Selon une récente enquête Ifop/Sanofi, 41% des hommes asthmatiques rapportent « avoir déjà évité un rapport sexuel par peur qu’il ne provoque une crise d’asthme ».
La sexualité toujours taboue
Une enquête Ifop/Sanofi mesure l’impact de l’asthme sur la sexualité, sujet encore tabou. Selon les résultats, un tiers des personnes asthmatiques interrogées (31 %) confient avoir déjà dû « cesser une relation sexuelle afin d’aller prendre un traitement de secours ». D’ailleurs, 20 % des personnes déclarent avoir déjà évité un rapport sexuel par peur qu’il ne provoque une crise d’asthme. Un chiffre multiplié par deux (41 %) chez les hommes asthmatiques sévères.
Quel lien entre l’asthme et le rapport sexuel ?
Un rapport sexuel augmente la fréquence cardiaque et respiratoire et engendre une difficulté à respirer. «Quand on a les bronches obstruées en permanence ou hyperactives, l’effort provoque de la toux, de la pesanteur thoracique et de l’essoufflement. D’autant plus si l’asthme est mal contrôlé», explique Pascal Chanez, à 20 minutes. Il est pneumologue et enseignant chercheur à l’Université Aix-Marseille. Par ailleurs, 56 % des hommes interrogés déclarent qu’à cause de leur maladie, leurs performances sexuelles sont parfois « une source d’angoisse ». «Ils ont tellement peur d’avoir de l’asthme et de ne pas être à la hauteur de l’enjeu qu’ils stressent et n’ont, par exemple, pas d’érection», ajoute Pascal Chanez.
Limiter la durée ou la fréquence…
Dorian Cherioux est vice-président patients de l’association Asthme & Allergies. Interrogé par 20 minutes, il donne un conseil simple : limiter la durée ou la fréquence des relations sexuelles. Il souligne aussi l’importance de communiquer avec son partenaire de son asthme et ainsi désamorcer les moqueries. En effet, selon l’enquête, 21 % des personnes asthmatiques disent avoir déjà subi des moqueries ou des remarques liées à leurs capacités sexuelles.