Les maladies cardiaques continuent de peser lourdement sur la santé publique mondiale. Alors que l’attention se porte souvent sur des facteurs bien connus comme le tabagisme ou le cholestérol, de récentes découvertes mettent en cause un risque jusque-là largement sous-estimé.
Une alerte scientifique fondée sur des millions de données
Deux recherches de grande ampleur, présentées par l’American College of Cardiology, viennent de pointer du doigt un nouveau facteur de risque majeur.
Le premier travail, basé sur l’analyse de 4,6 millions de personnes de moins de 50 ans sans antécédent cardiaque, révèle une multiplication par six du risque de crise cardiaque et une multiplication par quatre du risque d’AVC chez les individus concernés.
Les auteurs de l’étude sont formels : « le cannabis est un facteur de risque nouveau et sous-estimé pour les maladies cardiovasculaires ».
Une tendance confirmée par une méta-analyse mondiale
Pour corroborer ces résultats, une méta-analyse intégrant 12 études et 75 millions de patients a été menée.
Conclusion : les consommateurs réguliers de cannabis présentent un risque accru de 50 % de crise cardiaque par rapport à la population générale.
Ces données massives viennent renforcer l’idée qu’un usage apparemment banal peut entraîner des conséquences beaucoup plus graves que prévu.
Appels à la vigilance : informer sans stigmatiser
Le Dr Ibrahim Kamel, l’un des principaux chercheurs associés, appelle à une approche responsable : « un avertissement juste devrait être fait pour que les personnes qui consomment du cannabis sachent qu’il y a des risques ».
Un message qui rappelle celui diffusé il y a plusieurs décennies autour des dangers du tabac.
La France face à une situation préoccupante
En France, le contexte est particulièrement alarmant :
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Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes et la deuxième cause chez l’ensemble de la population.
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Environ 80 000 crises cardiaques surviennent chaque année, causant près de 12 000 décès.
Parallèlement, la consommation de cannabis reste très élevée : selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, « le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée ».
La combinaison de ces deux phénomènes ne peut plus être ignorée.
Quelles explications scientifiques derrière ce lien ?
Deux principales pistes sont explorées par les chercheurs :
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Les contaminants présents dans la production de cannabis, comme les pesticides ou métaux lourds, pourraient fragiliser le système cardiovasculaire.
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La méthode de consommation, notamment par combustion à haute température, générerait des substances toxiques semblables à celles du tabac.
Ces facteurs cumulés pourraient expliquer l’impact négatif observé sur le cœur.