La maladie d’Alzheimer touche deux-tiers de femmes. Des scientifiques américains viennent de trouver la raison sur cette surexposition féminine. On fait le point.
Alzheimer classé au premier rang
C’est un rang peu enviable : Alzheimer est la première maladie, en termes d’incidence des maladies neurodégénératives. Elle touche en grande partie les femmes puisque deux-tiers des personnes touchées par la maladie sont de sexe féminin. Une équipe de chercheurs américains a cherché la raison de cette fragilité féminine face aux hommes et ils ont trouvé la réponse.
Une protéine plus concentrée chez les femmes
Les scientifiques ont observé 40 échantillons cérébraux prélevés sur des patients dont la moitié sont décédés de la maladie d’Alzheimer. Chaque groupe était réparti en fonction de son sexe. «Une différence d’activité d’une protéine nommée C3, dont l’expression s’avère beaucoup plus inflammatoire chez les femmes que chez les hommes», ont constaté les chercheurs américains. « Sa concentration est ainsi 6 fois plus forte chez les femmes que chez les hommes», précise le Pr Stuart Lipton, auteur principal de l’étude. Or cette protéine est impliquée dans de nombreuses connexions au niveau du cerveau. Ce qui expliquerait le ralentissement des processus de réflexion, de mémorisation ou encore la perte de repères spatio-temporels et des difficultés motrices.
La chute d’œstrogène pointé du doigt
Autre explication des chercheurs, celle de la chute en œstrogènes à la ménopause. En effet, les œstrogènes sont connus pour leur rôle anti-inflammatoire, y compris au niveau de cette protéine C3. Cette recherche est un nouveau pas pour des traitements innovants. «Il n’existe à ce jour aucun traitement permettant de stopper la progression de la neurodégénérescence, et encore moins de l’inverser», rappelle le Pr Lipton. Toutefois, un traitement qui ralentit la maladie, à un stade précoce, vient d’être autorisé sur le marché aux Etats-Unis.