La recherche en neurosciences lance un avertissement préoccupant pour notre société moderne, où le temps passé assis ne cesse d’augmenter. Au-delà des problèmes cardiovasculaires bien connus, des études récentes révèlent que notre cerveau paie également un lourd tribut à cette immobilité prolongée. Même les personnes pratiquant une activité physique régulière ne seraient pas épargnées par ces effets délétères.
Un impact silencieux mais dévastateur sur les fonctions cérébrales
La sédentarité prolongée perturbe significativement la physiologie du cerveau. En restant assis de longues heures, le flux sanguin vers notre organe de pensée ralentit considérablement. Cette diminution de circulation entraîne une réduction de l’approvisionnement en oxygène et en nutriments essentiels aux cellules cérébrales.
Cette altération de l’irrigation sanguine n’est pas sans conséquence. Elle compromet directement la qualité des connexions neuronales, affectant progressivement les capacités cognitives fondamentales comme la mémoire, l’attention et le raisonnement.
Des preuves scientifiques alarmantes
Les scientifiques ont documenté une corrélation inquiétante entre immobilité prolongée et détérioration cérébrale. Leurs observations révèlent que les personnes sédentaires présentent une perte accélérée de substance grise, cette partie du cerveau particulièrement impliquée dans les processus de mémorisation et de réflexion.
Plus préoccupant encore, cette étude démontre que : « Passer plus de 10 heures assis par jour double les troubles de la mémoire chez les plus de 60 ans ».
Les examens par imagerie à résonance magnétique confirment ces observations cliniques. L’hippocampe – structure cérébrale cruciale pour la mémoire – présente un rétrécissement accéléré chez les personnes adoptant un mode de vie sédentaire, les exposant davantage aux maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Les limites du sport face à la sédentarité
Contrairement à une idée répandue, pratiquer régulièrement une activité physique ne suffit pas toujours à neutraliser les effets néfastes d’une sédentarité excessive. Des recherches montrent que même les sportifs assidus peuvent subir les conséquences neurologiques de longues périodes d’immobilité.
Cette découverte provient notamment d’une étude longitudinale publiée dans Alzheimer’s & Dementia (mai 2025) par Gogniat et ses collaborateurs. Sur une période de 7 ans, les chercheurs ont constaté que la dégradation cognitive liée à la sédentarité persistait même chez les personnes physiquement actives.
Populations particulièrement vulnérables
Certains groupes présentent une sensibilité accrue aux effets délétères de la sédentarité sur le cerveau :
– Les personnes âgées de plus de 60 ans
– Les individus souffrant de maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension
– Les personnes présentant déjà des troubles cognitifs légers
– Les professionnels exerçant des métiers de bureau ou de conduite
Solutions pratiques pour protéger son cerveau
Face à ce constat, les spécialistes recommandent d’intégrer davantage de mouvements dans le quotidien. Des gestes simples peuvent faire une différence significative :
– Se lever et s’étirer au moins une fois par heure
– Privilégier les escaliers plutôt que l’ascenseur
– Instaurer des pauses actives régulières durant la journée de travail
– Alterner entre position assise et debout lorsque c’est possible
Ces habitudes simples permettent de maintenir une circulation sanguine optimale vers le cerveau et de stimuler régulièrement les neurones, limitant ainsi les risques de détérioration cognitive liée à la sédentarité.
L’enjeu est désormais d’adapter nos environnements de travail et nos habitudes quotidiennes pour réduire ce facteur de risque modifiable, particulièrement dans une société où le temps passé assis ne cesse d’augmenter.