Alors que le sommeil est souvent perçu comme une clé essentielle de bonne santé, un excès pourrait en réalité dissimuler de sérieux risques. Un trouble encore méconnu, l’hypersomnie, toucherait de nombreux Français… sans qu’ils en aient pleinement conscience. Et ses effets sur la santé mentale et physique inquiètent les chercheurs.
Un besoin excessif de sommeil… pas si anodin
Dormir plus de neuf heures par nuit, de façon régulière, n’est pas toujours un signe de repos profond. Bien au contraire. Ce phénomène, appelé hypersomnie, se traduit par une somnolence diurne persistante, même après une nuit prolongée. Ce dérèglement du cycle veille-sommeil peut entraîner une fatigue chronique paradoxale, une diminution des capacités cognitives et des troubles de la mémoire.
Dans une société où le manque de sommeil est souvent pointé du doigt, ce besoin excessif passe parfois inaperçu. Pourtant, il pourrait cacher un dysfonctionnement bien plus grave.
Des conséquences cognitives bien documentées
Plusieurs études scientifiques convergent sur un constat inquiétant : dormir trop nuit aux performances intellectuelles. Selon des chercheurs américains, « un sommeil excessif ou insuffisant est lié à des déficiences dans les domaines cognitifs, notamment la mémoire, l’attention et la capacité à gérer et à diriger d’autres processus mentaux, tels que la planification, la résolution de problèmes et le contrôle des impulsions ».
Chez les personnes souffrant de dépression, le phénomène serait encore plus marqué. Dormir plus de neuf heures serait associé à une baisse significative des capacités cérébrales, une donnée qui pousse les experts à alerter.
Un risque accru de démence à long terme
Au-delà des troubles cognitifs, les chercheurs s’interrogent sur le lien entre hypersomnie et maladies neurodégénératives. Une étude parue en 2017 a mis en évidence un risque doublé de développer une démence chez les personnes dormant trop longtemps.
Vanessa Young, autrice principale de cette recherche, souligne que « le sommeil peut être un risque modifiable de déclin cognitif chez les personnes souffrant de dépression ». Les spécialistes évoquent également que « la durée prolongée du sommeil peut être un marqueur de neurodégénérescence précoce », ce qui en ferait un indicateur clinique précieux.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Les experts sont unanimes : au-delà de 9 heures de sommeil par nuit chez l’adulte, et en cas de fatigue persistante durant la journée, il est indispensable de consulter. Cette vigilance est d’autant plus cruciale si l’on observe des troubles de concentration, une irritabilité ou des pertes de mémoire.
Un médecin pourra évaluer si l’hypersomnie est liée à un trouble du sommeil primaire ou à une autre pathologie (dépression, apnée du sommeil, etc.), et mettre en place une prise en charge adaptée.