À l’approche des beaux jours, le réflexe de vouloir afficher une peau bronzée avant même les premières expositions au soleil pousse encore de nombreux Français vers les cabines UV. Une tendance estivale persistante, qui inquiète de plus en plus les professionnels de santé en raison des dangers bien réels liés à cette pratique.
Une habitude estivale encore trop ancrée
Les chiffres sont alarmants. D’après une étude Ipsos menée en 2023 pour le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), un Français sur cinq utilise le bronzage artificiel comme préparation avant l’exposition estivale. Ce taux grimpe même à 33% chez les 25-35 ans, une tranche d’âge particulièrement vulnérable aux effets nocifs des UV.
Malgré les avertissements répétés des autorités sanitaires, une part importante de la population continue à recourir aux séances en cabine, preuve que les risques restent largement sous-estimés.
Une illusion de protection qui coûte cher
Beaucoup de pratiquants estiment que quelques séances d’UV permettent d’habituer la peau à l’exposition solaire. Cette idée fausse est non seulement inefficace, mais elle s’avère surtout dangereuse. En 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) mettait en garde contre ce sentiment trompeur : « L’utilisateur peut ressentir, à tort, un sentiment de sécurité dû à l’absence de coup de soleil ». Ce mécanisme favorise à terme l’apparition de cancers cutanés.
Des chiffres qui inquiètent la communauté médicale
Les données scientifiques sont claires : les utilisateurs réguliers de cabines UV présentent un risque accru de développer un mélanome, l’un des cancers de la peau les plus agressifs. Ce risque est encore plus marqué chez les personnes ayant commencé ces pratiques avant 35 ans. Les dommages s’ajoutent à ceux causés par l’exposition naturelle au soleil, augmentant considérablement la probabilité de mutations cellulaires.
Chaque année, les cabines de bronzage seraient responsables de plusieurs centaines de nouveaux cas de cancer cutané en France. Ces chiffres, bien que connus des spécialistes, peinent encore à déclencher une véritable prise de conscience collective.
Une réglementation jugée trop laxiste
Malgré les appels à l’interdiction totale des cabines à UV, leur utilisation reste autorisée en France, à condition de respecter certaines règles. Seuls les mineurs en sont actuellement exclus, une mesure jugée insuffisante par de nombreux experts du secteur médical.
Face à la persistance de ce phénomène, les autorités sanitaires appellent à un renforcement des campagnes de prévention, une meilleure information du public, et une révision en profondeur de la réglementation en vigueur.