La crise cardiaque reste l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Pourtant, ses symptômes varient considérablement entre hommes et femmes, entraînant parfois des retards de diagnostic aux conséquences dramatiques. Reconnaître rapidement les signes d’alerte peut faire la différence entre la vie et la mort, notamment chez les femmes dont les symptômes sont souvent méconnus.
Quand faut-il s’inquiéter et réagir ?
Face à une douleur thoracique persistante, chaque minute compte. L’intervention médicale rapide peut significativement améliorer les chances de survie et limiter les séquelles cardiaques.
« Il faut être vigilant, car vous pouvez ressentir uniquement une partie des symptômes. Par exemple, vous pouvez juste avoir des douleurs dans le membre supérieur gauche », prévient le Dr Sophie Bauer, chirurgien thoracique et cardiovasculaire.
Si les symptômes durent plus de 5 minutes ou réapparaissent lors d’un effort, n’hésitez pas à composer immédiatement le 112 ou le 15. Cette réaction peut sauver une vie.
Quels sont les facteurs de risque ?
Plusieurs éléments peuvent prédisposer à une crise cardiaque :
- La présence d’athérome dans les artères
- Les arythmies cardiaques
- Le diabète
- L’hypertension artérielle
- La consommation de tabac
- L’usage de substances comme la cocaïne
La présence de ces facteurs doit inciter à une vigilance accrue face aux symptômes potentiels.
Les manifestations de l’infarctus selon le genre
Chez l’homme : des signes classiques et reconnaissables
Les hommes présentent généralement des symptômes considérés comme « typiques » :
Une douleur thoracique intense, souvent décrite comme une sensation de compression, de serrement ou de brûlure derrière le sternum. Cette douleur peut irradier vers le bras gauche ou la mâchoire.
D’autres manifestations incluent :
– Une sensation de pesanteur dans la poitrine
– Des irradiations douloureuses vers le cou, les épaules ou le dos
– Un essoufflement inhabituel
Ces symptômes, largement documentés et enseignés, sont généralement bien identifiés par le personnel médical et les patients eux-mêmes.
Chez la femme : des manifestations souvent trompeuses
Les femmes peuvent présenter des signes très différents, qualifiés d’atypiques, rendant le diagnostic plus complexe :
– Des douleurs persistantes dans la région de l’estomac
– Une gêne légère au niveau du thorax
– Une douleur localisée au milieu de l’abdomen
– Des difficultés respiratoires ou des palpitations
– Des variations anormales de la tension artérielle
« Comme les douleurs ne sont pas typiques, cela entraîne des retards de diagnostic et plus de décès chez les femmes. », souligne le Dr Bauer.
La présence d’une gêne épigastrique à l’effort doit particulièrement alerter, car elle peut constituer un signe d’angor, précurseur possible d’un infarctus.
L’importance d’une prise en charge différenciée
La reconnaissance des particularités symptomatiques selon le genre représente un enjeu majeur de santé publique. Sensibiliser tant le personnel soignant que la population générale à ces différences pourrait contribuer à réduire la mortalité cardiovasculaire féminine.
En cas de doute, même face à des symptômes atypiques, il est toujours préférable de consulter rapidement. La prudence reste la meilleure alliée face à cette urgence médicale qui ne tolère aucun retard de prise en charge.