La consommation d’aliments industriels fait l’objet d’une attention croissante de la part de la communauté scientifique. Une étude récente met en lumière les risques potentiels associés aux produits hautement transformés qui occupent une place importante dans l’alimentation quotidienne des Français. Les experts appellent à la vigilance face à ces produits omniprésents dans nos supermarchés.
Une présence massive dans l’alimentation française
Les aliments ultra-transformés constituent aujourd’hui un tiers de l’apport énergétique quotidien des Français. Ces produits se caractérisent par leur composition complexe, incluant au moins cinq ingrédients différents, souvent accompagnés d’additifs comme des édulcorants, des émulsifiants, des colorants et des texturants.
Parmi ces produits figurent notamment les barres chocolatées, les soupes instantanées, les sauces industrielles comme le ketchup, ou encore les crèmes glacées. Leur omniprésence dans nos cuisines soulève des questions légitimes sur leur impact sanitaire à long terme.
Des risques sanitaires identifiés par les chercheurs
Une étude publiée en 2021, s’appuyant sur les données de la cohorte INCA 3 de 2017, a été récemment analysée dans le magazine « Quoi dans mon assiette » du 9 janvier 2025. Cette recherche démontre que les personnes privilégiant une alimentation peu transformée présentent un profil nutritionnel plus équilibré.
Le magazine « 60 millions de consommateurs » a également détaillé cette étude dans son édition du 15 avril 2025, soulignant les conclusions des scientifiques.
Des pathologies chroniques potentiellement favorisées
Les experts de l’Anses ont établi des corrélations préoccupantes entre la consommation excessive d’aliments ultra-transformés et plusieurs pathologies graves. Selon leurs travaux, ces produits pourraient favoriser l’apparition de :
– L’obésité
– Le diabète de type 2
– Les maladies cardio-neurovasculaires
– Le cancer colorectal chez les hommes
– Le cancer du sein chez les femmes
Toutefois, les chercheurs reconnaissent que ces liens reposent sur « un poids des preuves faible », appelant à poursuivre les investigations dans ce domaine.
Les mécanismes en cause
Plusieurs facteurs pourraient expliquer ces risques potentiels. Les procédés industriels comme la cuisson intensive, la fermentation ou le fractionnement des ingrédients pourraient générer des substances nocives pour l’organisme.
Par ailleurs, l’aspect pratique et l’attractivité gustative de ces produits, souvent riches en sucres, sel et graisses, encourageraient une consommation plus rapide et plus importante, déséquilibrant ainsi l’alimentation globale.
Les recommandations des experts pour une alimentation plus saine
Face à ces constats, les auteurs de l’étude préconisent une approche pragmatique. Par mesure de précaution, ils suggèrent de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés à un ou deux par jour.
La cohorte INCA 3, qui a servi de base à cette étude, a été menée entre 2014 et 2015 auprès de 2 121 adultes âgés de 18 à 79 ans. Ces données représentatives ont permis d’établir des liens significatifs entre habitudes alimentaires et risques sanitaires.
L’étude révèle également que les personnes privilégiant les aliments peu transformés consomment davantage de protéines animales et diversifient leurs sources de protéines végétales, réduisant ainsi considérablement leur risque de développer des troubles cardiométaboliques.