Présente dans nos cuisines et souvent utilisée pour sublimer nos desserts ou infusions, cette épice à l’arôme envoûtant pourrait bien cacher un secret inquiétant. Une récente étude menée par l’Université du Mississippi a révélé un phénomène inattendu : consommée sous forme de compléments alimentaires, elle serait capable de réduire l’efficacité de certains médicaments. Mais de quelle épice s’agit-il ?
Le cinnamaldéhyde : un perturbateur silencieux
Cette épice n’est autre que la cannelle, l’une des plus emblématiques de nos cuisines. Derrière son goût réconfortant se cache un composé naturel : le cinnamaldéhyde. Ce composant majeur, responsable de son arôme si distinctif, pourrait interférer avec les récepteurs de l’organisme responsables de l’élimination de certains médicaments.
Selon les chercheurs, cette interaction pourrait « réduire les effets des médicaments », compromettant ainsi leur efficacité thérapeutique. Un phénomène d’autant plus préoccupant qu’il ne concerne pas un type de traitement spécifique : les anticoagulants, les médicaments contre le diabète, et même ceux destinés à traiter les maladies cardiaques pourraient être impactés.
Complément alimentaire ou usage culinaire : le risque n’est pas le même
Avant de renoncer définitivement à cette épice tant appréciée, il est important de faire une distinction claire. « Saupoudrer un peu de cannelle sur un dessert ou un café ne présente pas de danger significatif », rassurent les chercheurs. L’usage culinaire reste sans risque pour la santé, car les quantités ingérées sont faibles.
En revanche, la prise de compléments alimentaires concentrés en cannelle change la donne. Ces produits, souvent pris pour leurs vertus supposées sur la glycémie et la santé cardiovasculaire, renferment une concentration élevée de cinnamaldéhyde. Et c’est là que les risques apparaissent.
Anticoagulants et maladies chroniques : un risque majeur
Le danger devient particulièrement aigu pour les personnes sous traitement anticoagulant. La cannelle de Cassia, variété la plus utilisée dans les compléments, contient un composé naturel nommé coumarine, aux effets anticoagulants puissants. Combinée à un traitement fluidifiant le sang, cette substance pourrait « potentialiser l’effet des médicaments », augmentant les risques d’hémorragie.
Les patients atteints de maladies chroniques ne sont pas épargnés. Hypertension, diabète, maladies cardiaques… ces pathologies nécessitent un suivi médicamenteux rigoureux. Toute perturbation dans l’assimilation des traitements pourrait avoir des conséquences graves.
Prendre des précautions : un réflexe essentiel
Face à ces découvertes, les experts insistent sur un point crucial : la consultation médicale est indispensable avant d’entamer une cure de compléments à base de cannelle, surtout si un traitement médicamenteux est déjà en cours.
« L’impact complet d’une consommation excessive de cannelle sur l’efficacité médicamenteuse reste encore partiellement méconnu », rappellent les chercheurs. Cette incertitude souligne l’importance de ne pas banaliser l’usage de cette épice en complément alimentaire.
Un dialogue avec un professionnel de santé permet d’évaluer les bénéfices et les risques potentiels de la cannelle, pour une approche personnalisée et véritablement sécurisée.