Et si un virus que vous portez peut-être déjà en vous jouait un rôle déterminant dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer ? Une récente étude américaine met en lumière une connexion préoccupante entre le virus de l’herpès labial (HSV-1) et cette pathologie neurodégénérative. Une piste qui pourrait transformer la stratégie de prévention dans les années à venir.
Une maladie qui touche massivement les Français
En France, Alzheimer concerne près de 850 000 personnes, en majorité des femmes de plus de 65 ans. Après 80 ans, elle affecte environ 15 % de la population. Cette maladie provoque une détérioration progressive des fonctions cognitives, et son impact ne cesse de croître dans une population vieillissante.
Herpès labial : un facteur de risque méconnu
L’étude, publiée dans BMJ Open, repose sur l’analyse de plus de 344 000 dossiers médicaux. Les chercheurs ont découvert que les patients atteints d’Alzheimer étaient proportionnellement plus nombreux à avoir été infectés par le virus HSV-1, responsable de l’herpès labial. Le risque de développer la maladie serait accru de 80 % en cas d’antécédents d’infection.
Autre élément frappant : les personnes ayant reçu un traitement antiviral après leur infection semblaient moins exposées, avec une baisse estimée du risque autour de 17 %. Cela laisse entrevoir un potentiel préventif pour les médicaments antiviraux, déjà disponibles sur le marché.
Des données solides mais une prudence nécessaire
L’hypothèse virale dans le développement de la maladie d’Alzheimer gagne donc en crédibilité. Toutefois, il est essentiel de rappeler que l’infection par le HSV-1 est extrêmement fréquente, et que tous les porteurs ne développeront pas Alzheimer. Le virus pourrait agir comme un facteur aggravant, notamment en alimentant une inflammation cérébrale déjà présente avec l’âge.
Un virus très répandu à l’échelle mondiale
Le HSV-1 infecte plus de 3,7 milliards de personnes de moins de 50 ans dans le monde, soit près de 67 % de la population mondiale. En France, environ 10 millions de personnes en sont porteuses. Ce virus incurable se transmet par contact buccal ou muqueux. Les traitements comme l’aciclovir ne l’éliminent pas mais réduisent la fréquence des poussées.
Vers une nouvelle approche de la prévention ?
Cette étude suggère que les infections chroniques pourraient jouer un rôle dans la dégénérescence cérébrale. Si ces résultats sont confirmés par de futurs essais cliniques, ils pourraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies de prévention, notamment chez les patients présentant des infections récurrentes au HSV-1.