En cette période automnale propice à la pousse des champignons, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de lancer un appel à la vigilance : les centres antipoison enregistrent actuellement une nette augmentation des cas d’intoxication notamment ces deux dernières semaines. Au total, depuis le 1er juillet, 732 cas dont cinq graves pouvant menacer le pronostic vital ont été recensés. L’agence rappelle les bons réflexes pour une cueillette en toute sécurité et précise qu’en cas de douleurs abdominales, de nausées, de vomissements, de diarrhées, de vertiges ou de troubles de la vue consécutifs à la consommation de champignons, il faut immédiatement contacter un centre antipoison.
Prudence sur la cueillette de champignons sauvages
Des températures plutôt douces et un temps humide. En ce début d’automne, les conditions météo ont été idéales pour la pousse des champignons et de nombreux promeneurs en ont profité pour remplir leurs paniers de cèpes, de bolets ou de girolles. Seulement voilà : ce type de récolte nécessite de bien savoir faire la différence entre les champignons comestibles et ceux qui ne le sont pas. Vendredi 23 octobre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a donc mis en garde les amateurs de cueillette, précisant que depuis le début de la saison, « les centres antipoison ont enregistré une très nette augmentation des cas d’intoxications associés à la consommation de champignons sauvages, notamment ces deux dernières semaines ».
Au total, depuis le 1er juillet, 732 cas dont cinq graves pouvant menacer le pronostic vital ont été recensés. Les systèmes de santé étant déjà sous tension en pleine période de pandémie Covid-19, l’Anses invite les particuliers à « redoubler de vigilance ».
Attention aux applis de reconnaissance sur smartphone
Si ces intoxications peuvent concerner des champignons achetés sur un marché, dans un commerce ou consommés au restaurant, l’écrasante majorité des cas sont dus à des champignons cueillis. Les risques sont multiples : ils peuvent venir de champignons comestibles en mauvais état, mal cuits, ou tout simplement d’espèces toxiques. « La confusion entre espèces est parfois favorisée par l’utilisation d’applications de reconnaissance de champignons sur smartphone, qui donnent des identifications erronées sur les champignons cueillis », précise l’Anses.
Lors d’une intoxication, les symptômes sont essentiellement digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées. Mais il peut aussi s’agir de tremblements, de vertiges ou de troubles de la vue. Ces manifestations apparaissent généralement quelques heures après la consommation mais les délais peuvent être plus long et dépasser les douze heures. Ensuite, « l’état de la personne intoxiquée peut s’aggraver rapidement », ajoute l’agence.
En cas d’apparition de ces symptômes suite à une consommation de champignons, appelez immédiatement un centre antipoison (www.centres-antipoison.net). Si une détresse vitale se manifeste (perte de connaissance, détresse respiratoire, etc.), contactez le 15.
Quels réflexes pour une consommation en toute sécurité ?
Pour une consommation en toute sécurité, l’Anses recommande de :
– Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement (attention : des champignons vénéneux peuvent pousser à l’endroit où vous avez cueilli des champignons comestibles une autre année)
-Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas le consommer avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste (pharmacien ou associations et sociétés de mycologie).
-Ne cueillez que les spécimens en bon état et prélever la totalité du champignon : pied et chapeau, afin d’en permettre l’identification.
-Ne pas cueillir les champignons près de sites potentiellement pollués : bords de routes, aires industrielles, décharges.
-Pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles, déposer les champignons en séparant les espèces, dans une caisse, un carton ou un panier, mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement.
-Conserver les champignons en évitant tout contact avec d’autres aliments au réfrigérateur (maxi 4°C) et les consommer dans les deux jours après la cueillette.
-Consommer les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante et ne jamais consommer des champignons sauvages crus.
-Ne jamais donner à manger les champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants.
-Ne pas consommer de champignon identifié au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.
-Ne pas consommer de champignons commercialisés par des non professionnels, « à la sauvette ».
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