Lionel Guedj est jugé pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation sur des centaines de patients à Marseille. Des mutilations loin du «sourire de star» que ce dentiste promettait…
Souffrance des patients
A Marseille, ils sont des centaines à avoir attendu ce procès. Le tribunal correctionnel de la cité phocéenne vient d’entamer le procès de Lionel Guedj, 41 ans, et de son père Jean-Claude, 70 ans. Ces deux dentistes marseillais sont jugés pour des violences volontaires ayant entraîné une mutilation sur des centaines de patients. Ils rapportent des abcès à répétition, des dents arrachées inutilement, des bridges à recoller sans arrêt..
Un patient toutes les 10 minutes
Lionel Guedj a ouvert son cabinet dentaire en août 2005 au 194 avenue de Saint-Antoine, rapporte la journal Le Monde dans son édition du 28 février. Il reçoit jusqu’à 70 patients par jour, fixe un rendez-vous toutes les dix minutes. D’ailleurs, en 2010, le nombre d’actes qu’il facture est si démesuré que cela alerte la Sécurité sociale.
Le dentiste le mieux payé de France
Fin 2011, la Caisse primaire d’assurance-maladie saisit le procureur. Car Lionel Guedj facture quatre fois plus d’actes par jour que la moyenne régionale des dentistes. Quant au nombre de prothèses posées, c’est un record : quinze fois plus que ses collègues. Cinq ans après son installation, «il est devenu en 2010 le dentiste qui gagne le plus sur le plan national. Cette année-là, ses honoraires frôlent les 3 millions d’euros», souligne le journal Le Monde.
La vie de centaines de Marseillais détruite
«C’est une escroquerie, c’est aussi une trahison morale car ce n’est pas le capital financier des victimes qui est spolié, c’est leur capital dentaire», affirme Me Marc-André Ceccaldi. Il représente une soixantaine de parties civiles. Santé dégradée, insomnies, douleurs à répétition, honte sociale, divorce : les mutilations subies par les « patients » de Lionel Guedj attendent la délibération avec impatiente. Ils ont attendu dix ans. Ils espèrent aussi une indemnité digne. Car, jusqu’à présent, la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions a refusé de verser une provision de dommages et intérêts.