Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer en France ; le tabagisme en est la principale cause. Pourtant, une minorité de fumeurs développent la maladie. Comment est-ce possible ? Qu’est-ce qui les protège ?
Une minorité de fumeurs atteints d’un cancer du poumon
Le tabac est le principal responsable de la majorité des cancers du poumon à 90%. Toutefois, de nombreux fumeurs échappent à ce cancer. En effet, sur les 13 millions de fumeurs en France, 46.000 développent un cancer pulmonaire chaque année. Selon les chercheurs de l’Albert Einstein College of Medicine de New York, certains fumeurs disposent de mécanismes robustes qui limitent les mutations des cellules pulmonaires. Un mécanisme qui les protégerait du cancer du poumon.
On compte en paquet-année de tabagisme
Les résultats des scientifiques américains ont été publiés le 11 avril dans Nature Genetics . Ils ont analysé les données de personnes de 11 à 86 ans ayant fumé, comparées à celles qui n’avaient fumé. Les chercheurs ont compté en paque-année. Un paquet-année de tabagisme correspond à un paquet de cigarettes fumé par jour pendant un an.
Mutations des cellules chez les fumeurs
Les chercheurs ont constaté que les mutations s’accumulaient dans les cellules pulmonaires des non-fumeurs au fur et à mesure qu’ils vieillissaient. Des mutations qui sont bien plus nombreuses chez les fumeurs. Ainsi, l’étude confirme bien que le tabagisme «augmente le risque de cancer du poumon en augmentant la fréquence des mutations».
Les mutations s’arrêtent après 23 paquets-année
Le nombre de mutations cellulaires augmente avec le nombre de paquets-années de tabagisme… en s’arrêtant d’augmenter après 23 paquets-années d’exposition. En clair : les plus gros fumeurs ne sont pas forcément les plus exposés au risque de cancer du poumon.
«Ce nivellement des mutations pourrait provenir du fait que ces personnes disposent de systèmes très efficaces pour réparer les dommages causés à l’ADN ou pour détoxifier la fumée de cigarette», supposent les chercheurs.