La coloscopie est essentielle pour dépister le cancer du côlon. Une étude norvégienne nuance les bénéfices de cet examen sur l’espérance de vie. Une étude trompeuse, accusent les Américains.
Coloscopie et chance de guérison
Un dépistage précoce du cancer colorectal permet de guérir dans neuf cas sur dix. Personne ne remet en cause l’utilité de cet examen médical dans le dépistage des polypes et des tumeurs éventuellement présentes dans le rectum, le gros intestin et l’intestin grêle. Ce que remet en cause une étude norvégienne, c’est l’impact de la coloscopie sur la mortalité du cancer du côlon. Leur étude est parue dans la revue scientifique The New England Journal of Medicine.
80.000 patients suivis pendant 10 ans
Les chercheurs norvégiens ont reproduit un programme de dépistage de cancer colorectal auprès de 80 000 volontaires en bonne santé, âgés de 55 à 64 ans,. Ces volontaires sont répartis en deux groupes et suivis pendant dix ans. Le premier groupe a été invité à passer une coloscopie, l’autre non. Le risque de décès était de 0,28 % chez les personnes dépistées et de 0,31 % chez les personnes non dépistées.
Quand les participants ne jouent pas le jeu…
Face à leurs résultats, les chercheurs concluent qu’il n’y a pas de diminution significative du taux de mortalité pour le groupe de dépistage. Sauf que… Très peu de participants du groupe invité au dépistage ont passé leur coloscopie. «Il est difficile de connaître la valeur d’un test de dépistage lorsque la majorité des participants ne l’ont pas fait», observe le Pr William Dahut. Il est directeur scientifique de l’American Cancer Society.
Les Américains en colère
Les médecins américains ne décolèrent. Ainsi, l’American Society for Gastrointestinal Endoscopy rapporte que «cette nouvelle étude a trop de problèmes inexpliqués pour changer le consensus à propos du bénéfice de la coloscopie». En précisant que la coloscopie est toujours le moyen le plus efficace de détecter et de prévenir le cancer colorectal.