Bordel de merde, en voilà une putain d’information ! Lâchez-vous. Dans une étude publiée dans la revue scientifique Lingua, en octobre 2022, des chercheurs britanniques et suédois démontrent que jurer libère nos émotions, nous rend plus fort, nous permet de moins ressentir la douleur, mais aussi de montrer notre solidarité.
Qu’est-ce qu’un gros mot ?
Tout le monde dit des gros mots, même si ça peut être mal vu en société, d’où le fait que nous nous retenions de le faire, tant que possible en tout cas. Mais selon une étude britanno-suédoise, les gros-mots tirent leur puissance du fait qu’ils soient tabous, justement. Ils sont encore plus efficaces quand on les dit dans notre langue maternelle.
L’étude décrypte trois types de jurons :
- les jurons qui traitent de la religion
- les jurons qui touchent au sexe et aux parties sexuelles
- les jurons qui touchent aux excréments : caca, pipi ou prout, par exemple
Des mots pas comme les autres
Verbaliser des jurons activerait les parties du cerveau qui jouent un rôle sur le traitement de la mémoire et des émotions. Ces parties s’activent aussi dans les moments de stress ou de menace. « Les gens perdent des aspects de leur cognition supérieure à cause d’une blessure ou d’une maladie neurodégénérative, leur capacité à émettre des volées de blasphèmes reste souvent intacte », précise l’étude. C’est pour cette raison qu’ils se mémorisent facilement, notamment par les gens qui perdent le langage après un traumatisme.
C’est pourquoi, pour être efficaces, ils doivent être tabous et produire une charge émotionnelle.
Ils nous rendent plus forts
Répéter un gros mot augmente les performances musculaires, la force et la puissance. Comme ils soulagent la douleur, ils permettent de mieux supporter exercices physiques, qui seront donc plus supportables.
Ils soulagent la douleur
Dans leur étude, les scientifiques demandent aux participants de tenir leurs mains dans un bain d’eau glacée. Une partie d’entre eux pouvaient dire des gros mots en même temps, les autres devaient dire des mots « normaux ». Et le résultat est sans appel, ceux qui ont réussi à tenir le plus longtemps étaient plus résistants à la douleur et ont mis plus de temps à le ressentir.
Par ailleurs, les participants qui ont déclaré utiliser des mots grossiers au quotidien, étaient, eux aussi, plus tolérants à la douleur. Ce facteur s’expliquerait par le fait qu’ils provoquent une excitation émotionnelle, une montée d’adrénaline et nous distraient.
Pour exprimer ses émotions
« Le fait de jurer constitue un moyen unique et puissant de parvenir à une catharsis et de transmettre l’état émotionnel du locuteur aux autres », reviennent les chercheurs. D’ailleurs, cela se prouve en voiture, quand les conducteurs profèrent des injures, pour évacuer leur colère et dépasser le stress, ce qui produit une excitation émotionnelle.