Selon une étude britannique, environ 20% des personnes ne supportent pas certains bruits, comme des articulations qui craquent, des ongles qui crissent ou le bruit de la mastication. Les chercheurs rassurent : ce trouble est fréquent et se soigne. On vous en dit plus.
Des bruits qui énervent
Si certains bruits vous mettent hors de vous, vous n’êtes pas seul ! Cet hypersensibilité à certains bruits est courant dans la population. Elle concerne 18% des Britanniques, sans différence entre hommes et femmes, selon une récente étude britannique parue dans la revue scientifique Plos One. Cette hypersensibilité est telle qu’elle représente un « fardeau important ».
Reniflements et articulations qui craquent
Les chercheurs du King’s College de Londres ont recruté 900 personnes avec questionnaires et entretiens avec des cliniciens spécialistes de la misophonie. La misophonie c’est le nom de ce trouble : quand la réponse émotionnelle est disproportionnée face à des bruits du quotidien. Ces bruits sont très divers : raclements de gorge, reniflements, mastication, bruits d’ongles sur la table, ronflements, craquements des articulations, bruit de talons dans l’appartement voisin , etc.
Une colère qui monte face à ce bruit
Les chercheurs ont identifié la palette émotionnelle des participants à l’étude confrontés aux bruits qu’ils ne supportent pas. Cela va de la simple irritabilité à la colère avec des pulsions agressives. «Un cercle vicieux se met en place : plus on redoute la survenue du son, plus on y est attentif et plus on a de risque de l’entendre», explique le Pr Lemogne à France info. Il est chef du service de psychiatrie de l’adulte à l’Hôtel-Dieu (Paris). Dans les formes les plus graves, les personnes touchées par la misophonie se disputent avec leurs proches, s’isolent ou rencontrent des difficultés professionnelles.
Thérapie comportementale pour guérir
La misophonie s’apparente à une phobie. Les médecins spécialisés proposent des thérapies cognitives et comportementales (TCC). Le but est de se confronter en douceur et petit à petit aux bruits redoutés. Le Pr Lemogne, interrogé par Franceinfo, conseille aux personnes concernées d’en parler avec leur médecin traitant pour être orienté vers un médecin psychiatre. Il déconseille les conduites d’évitement comme les bouchons d’oreille ou un casque anti-bruit qui ne font que repousser le problème et renforcent, par la suite, la sensibilité à ces sons.
Source : Plos One