75% des troubles musculo-squelettiques liés au travail ne sont pas déclarés comme maladies professionnelles. C’est le constat d’une enquête de Santé Publique France.
Tendinite, lombalgie ou syndrome du canal carpien…
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont «un ensemble de maladies localisées au niveau ou autour des articulations : poignets, coudes épaules, rachis ou encore genoux», précise le ministère du Travail. Ce sont, par exemple : les tendinites, le syndrome carpien, le syndrome de Raynaud, les lombalgies ou le syndrome tensionnel de la nuque.
Troubles musculo-squelettiques non déclarés
Les maladies à caractère professionnel (MCP) sont toutes les maladies en lien avec le travail mais non reconnues par les régimes de sécurité sociale. Santé publique France a mené une enquête dont les résultats ont été publiés le 18 avril. L’agence de santé observe qu’«environ 75 % des TMS correspondant à un tableau de MP (maladies professionnelles) n’ont pas fait l’objet d’une déclaration».
Pourquoi les troubles musculo-squelettiques sont sous-déclarés ?
Cette sous-déclaration s’explique par
– une méconnaissance de la procédure de demande de réparation du salarié dans plus d’un cas sur trois (35%),
– un bilan diagnostic insuffisant (28,5%)
– la crainte de perdre son emploi (20%).
Souffrance psychique chez les femmes
Les troubles musculo-squelettiques et la souffrance psychique sont les troubles les plus fréquemment signalés en tant que maladies à caractère professionnel. 45 à 50 % des pathologies signalées par les hommes entre 2012 et 2018 sont les TMS. Chez les femmes, la souffrance psychique a augmenté, passant de 42% à 52% entre 2012 et 2018.
Les ouvriers et ouvrières souffrent davantage de TMS que les cadres. Ainsi, les ouvrières sont quatre à onze fois plus touchées que les cadres, les ouvriers jusqu’à seize fois plus.
Métiers de la construction et de la santé
Le secteur le plus concerné par ces troubles musculo-squelettiques chez les hommes est la construction. Chez les femmes, les TMS sont identifiées dans les secteurs du transport, de la santé humaine, de l’action sociale, de l’hébergement et de la restauration. Les cadres, eux, signalent davantage de souffrance psychique. Toutefois, «ces résultats sont à interpréter avec précaution en raison d’une possible sous-déclaration chez les ouvriers» souligne l’enquête.
Source : Communiqué de presse de Santé publique France