Alors que l’hôpital public semble enfin respirer après des années de tensions, le secteur médico-social, lui, s’essouffle. Le Ségur de la santé, cette grande concertation lancée en 2020, avait pour ambition de refonder notre système de santé. Si certains fruits commencent à mûrir, d’autres restent amèrement verts.
C’est une déclaration optimiste : la Fédération hospitalière de France (FHF), l’hôpital public montrerait des signes de redressement. En effet, pour la première fois depuis la crise sanitaire, les établissements publics de santé enregistrent une légère hausse de leur activité. Toutefois, cette embellie ne doit pas masquer les disparités. Mais comme le fait remarquer Libération, si les services de médecine semblent avoir retrouvé leur rythme, ce n’est pas le cas de la chirurgie.
Mais l’heure est à l’optimisme chez les blouses blanches et Arnaud Robinet, président de la FHF, souligne dans le quotidien que « le Ségur de la santé commence à porter ses fruits ». Les efforts pour améliorer l’attractivité de l’hôpital semblent payer. Cependant, malgré ces avancées, l’hôpital public reste fragile, notamment en raison de l’insuffisance de praticiens et du manque de lits et pour Arnaud Robinet, «priorité doit donc rester au recrutement et à la fidélisation des soignants».
Nexem et le medico social lancent un cri d’alarme
Mais a contrario de cette légère embellie du côté hospitalier, le secteur médico-social, lui, se sent définitivement abandonné par les pouvoirs publics. Et Nexem, la principale organisation professionnelle du secteur, a manifesté son mécontentement le 24 octobre dernier, devant les grilles de l’Assemblée nationale. Son message ? Un manque criant de moyens. Alors que ces associations prennent en charge les plus précaires de notre société, elles sont financées exclusivement par des aides publiques, souvent jugées insuffisantes. Et le Segur de la Santé n’avait, il est vrai, rien prévu pour ce secteur pourtant essentiel dans la prévention, l’accompagnement et le soin.
Alain Raoul, président de Nexem, tire la sonnette d’alarme : « Il est urgent d’agir pour nos professionnels qui sont laissés pour compte ». Les promesses non tenues du gouvernement ont poussé ces employeurs à changer de méthode, en se mobilisant devant l’Assemblée nationale et en s’adressant directement aux parlementaires. Car l’heure est grave : le secteur médico-social peine à recruter. Avec près de 50 000 postes vacants, la tension est palpable. Les salaires, inférieurs de 25% à la moyenne nationale, n’aident pas à attirer les talents. Une situation dénoncée par le Président de Nexem, citant l’exemple des infirmières hospitalières qui bénéficieront d’une augmentation salariale, contrairement à leurs homologues du secteur médico-social.
Le Ségur de la santé avait pourtant suscité de grands espoirs. Mais si l’hôpital public semble en bénéficier, le secteur médico-social se sent délaissé. La manifestation de Nexem devant l’Assemblée nationale en est la preuve flagrante. Il est pourtant impératif de ne pas oublier ces acteurs clés de notre société, qui œuvrent chaque jour pour les plus vulnérables. Leur combat pour une reconnaissance et des moyens à la hauteur de leurs missions est plus que jamais d’actualité.
Un commentaire
Le Ségur du social a créé des disparités intolérables entre les personnels… l’Etat Français a oublié le principe d’égalité pour le social et le médico-social à contrario du sanitaire pour l’hôpital !