Une équipe de chercheurs internationaux vient de franchir une étape majeure dans le dépistage de la maladie d’Alzheimer. Grâce à une prise de sang, il est désormais possible non seulement de diagnostiquer la maladie, mais aussi d’évaluer sa progression, ouvrant ainsi la voie à une prise en charge plus personnalisée.
Un espoir face à un diagnostic encore trop long
En France, près d’un quart de million de nouveaux cas sont identifiés chaque année. Pourtant, poser un diagnostic précis reste une épreuve pour les patients et les familles. Entre les bilans neurologiques complexes, les examens d’imagerie cérébrale, ou encore la ponction lombaire, la procédure actuelle est souvent lourde et anxiogène.
Pour répondre à ces limites, des chercheurs américains et suédois ont concentré leurs efforts sur une solution plus simple : un test sanguin fiable, accessible et rapide.
Un test qui évalue aussi l’évolution de la maladie
Le fruit de leurs travaux, publié le 31 mars 2025 dans Nature Medicine, repose sur la détection dans le sang d’une protéine anormale appelée tau. Cette dernière s’accumule de manière excessive dans le cerveau des patients atteints d’Alzheimer.
Près de 900 volontaires ont participé à l’étude, certains atteints de la maladie à différents stades, d’autres simplement sujets à des troubles cognitifs. Résultat : la méthode a affiché une précision remarquable de 92 %.
Mais surtout, les niveaux de protéine tau étaient bien plus élevés chez les malades à un stade avancé, atteignant parfois des concentrations 200 fois supérieures à la normale. À l’inverse, les personnes souffrant de troubles cognitifs sans Alzheimer présentaient des taux normaux, ce qui permet de faire la distinction avec d’autres formes de démence.
Vers une nouvelle approche thérapeutique
Ce test ne se contente pas d’identifier la présence de la maladie : il aide également les médecins à évaluer la sévérité et à ajuster les traitements en fonction de l’évolution du patient.
« les traitements actuels de la maladie d’Alzheimer sont plus efficaces aux premiers stades de la maladie », rappellent les chercheurs.
ce test « peut également aider les médecins à décider quels sont les meilleurs traitements pour leurs patients», souligne le Dr Randall J. Bateman, coauteur de l’étude.
Une avancée prometteuse pour les années à venir
Ce nouvel outil pourrait transformer le quotidien de millions de personnes, en simplifiant les étapes de diagnostic et en permettant une action plus rapide. Alors que les recherches se poursuivent, l’objectif est désormais de rendre ce test accessible à grande échelle, dans les cabinets médicaux comme dans les centres de dépistage.
Détecter, comprendre, agir : trois leviers essentiels dans la lutte contre Alzheimer, que ce test pourrait enfin réunir dans une simple prise de sang.