Le cancer du pancréas est l’un des plus redoutés, en raison de son diagnostic souvent tardif et de son agressivité. Alors que son incidence ne cesse d’augmenter, des chercheurs ont identifié une combinaison de facteurs de risque qui pourrait considérablement accélérer son développement. Leur découverte met en lumière un lien direct entre alimentation, stress et biologie cellulaire, ouvrant de nouvelles perspectives sur la prévention.
📈 Un cancer en progression constante
Bien qu’il représente seulement 3 % des cancers diagnostiqués en France, le cancer du pancréas connaît une hausse inquiétante. Selon l’Institut National du Cancer (INCa), son incidence a progressé en 2023 de 2,1 % chez les femmes et de 1,6 % chez les hommes.
🔹 Quelques chiffres clés :
- 8 000 à 10 000 nouveaux cas sont recensés chaque année en France.
- 80 à 90 % des diagnostics sont tardifs, réduisant fortement les chances de traitement efficace.
- La majorité des cas concernent des adénocarcinomes canalaires, la forme la plus agressive.
⚠️ Pourquoi cette augmentation ?
Si les causes exactes du cancer du pancréas restent mal comprises, plusieurs facteurs de risque ont déjà été identifiés :
✔ Tabagisme
✔ Obésité
✔ Diabète
✔ Exposition prolongée à certains pesticides
✔ Pancréatites chroniques
Cependant, une nouvelle étude révèle que la combinaison de deux facteurs spécifiques pourrait multiplier le risque d’apparition de la maladie.
🧪 Une découverte inquiétante : l’interaction entre stress et obésité
Le 3 mars 2025, une étude publiée dans la revue Molecular Cancer Research a mis en évidence un lien troublant entre le stress et une alimentation trop riche en graisses.
🔬 Expériences sur modèles animaux :
Les chercheurs de l’université UCLA (États-Unis) ont mené une série d’expérimentations sur des souris exposées à :
- Un régime alimentaire riche en graisses, favorisant la prise de poids.
- Un stress chronique, induit par l’isolement social.
💡 Les résultats sont édifiants :
- L’alimentation déséquilibrée seule entraîne déjà l’apparition de lésions précancéreuses dans le pancréas.
- L’ajout du stress aggrave la situation, accélérant la transformation des cellules pancréatiques en cellules cancéreuses.
🔎 Le rôle clé des hormones du stress dans l’accélération du cancer
Mais comment expliquer ce phénomène ? L’équipe de chercheurs a découvert un mécanisme biologique fondamental impliquant la protéine CREB, qui agit comme un amplificateur du processus cancéreux.
📌 Comment ça fonctionne ?
🔹 Le stress stimule la production de certains neurotransmetteurs, qui réactivent des circuits biologiques liés à la croissance des tumeurs.
🔹 L’obésité, quant à elle, influence la production d’hormones, favorisant des déséquilibres propices au développement du cancer.
🔹 La protéine CREB devient alors hyperactive, stimulant la prolifération de cellules anormales et accélérant la progression de la maladie.
🛑 En clair : plus une personne est exposée à un stress chronique et adopte une alimentation déséquilibrée, plus le risque d’un cancer du pancréas augmente rapidement.
👩⚕️ Les femmes plus vulnérables face au stress ?
L’étude a également révélé une différence marquée entre les sexes. Chez les souris femelles, l’isolement social a eu un impact plus marqué sur l’apparition des lésions précancéreuses que chez les mâles.
📌 Pourquoi ?
🔸 Les hormones féminines, notamment les œstrogènes, influencent la réponse au stress et pourraient renforcer la vulnérabilité aux mécanismes impliqués dans le cancer du pancréas.
🔸 Les récepteurs β-adrénergiques, impliqués dans la réponse au stress, semblent plus actifs chez les femelles, amplifiant l’effet négatif du stress sur le pancréas.
🚨 Cela pourrait signifier que les femmes exposées à un stress chronique combiné à l’obésité présentent un risque encore plus élevé que les hommes.
🔬 Quelles pistes pour prévenir ce risque ?
Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour la prévention et le traitement du cancer du pancréas.
✅ Une meilleure gestion du stress
Les chercheurs suggèrent que des approches visant à réduire l’impact du stress chronique pourraient jouer un rôle clé dans la prévention. Méditation, thérapie comportementale, exercice physique… Des stratégies à intégrer dans une approche préventive globale.
✅ L’impact de certains médicaments
Les scientifiques estiment que certains traitements déjà existants, notamment des bêtabloquants, pourraient être testés pour voir s’ils réduisent l’activation de la protéine CREB et limitent ainsi le risque de cancer chez les personnes obèses et stressées.