Certaines découvertes récentes bousculent les certitudes médicales. Plusieurs études montrent désormais que notre groupe sanguin pourrait influencer le risque de développer des troubles cardiovasculaires, notamment les thromboses, les crises cardiaques et les AVC. Ces résultats, bien que prudents, ouvrent une nouvelle piste sur l’impact de la génétique dans la santé du cœur et des vaisseaux.
Groupes A et B : un terrain plus propice aux caillots sanguins
Les recherches publiées dans
l’American Heart Journal
ont mis en évidence un constat alarmant : les personnes appartenant
aux groupes sanguins A et
B présentent jusqu’à 50 % plus de risques de développer une thrombose
veineuse profonde ou une embolie pulmonaire par rapport à
celles du groupe O.
Autrement dit, certains profils sanguins seraient biologiquement
plus vulnérables aux caillots susceptibles d’obstruer la circulation
sanguine, entraînant parfois des complications graves.
Des répercussions au-delà des thromboses
Les effets ne se limitent pas
aux veines. Les mêmes groupes A et B enregistrent
un risque accru d’environ
8 % pour les crises cardiaques et de 10 % pour l’insuffisance
cardiaque, selon les comparaisons avec les individus du
groupe O.
Ces observations concordent avec les travaux de la Société
européenne de cardiologie, qui fait état d’une hausse de 9 % du risque d’événements
cardiovasculaires chez les personnes n’appartenant pas au
groupe sanguin O.
AVC : le groupe A particulièrement visé
Une méta-analyse regroupant 48
études a confirmé que le groupe sanguin A serait plus exposé aux accidents vasculaires
cérébraux, notamment avant 60 ans.
Les chercheurs estiment que ces personnes présentent
16 % de risques
supplémentaires de subir un AVC précoce, tandis que les
individus du groupe O bénéficieraient d’une protection relative d’environ 12
%.
Pourquoi de telles différences biologiques ?
Les spécialistes évoquent
plusieurs hypothèses. Les groupes A et B possèdent des taux plus
élevés d’une protéine
prothrombotique favorisant la formation de
caillots.
D’autres facteurs inflammatoires, plus présents chez les non-O,
pourraient également accroître la sévérité des maladies
cardiovasculaires.
Ces éléments combinés expliqueraient partiellement la disparité du
risque entre les différents groupes sanguins.
Faut-il s’inquiéter ?
Les médecins appellent
toutefois à ne pas tirer
de conclusions hâtives. Ces liens statistiques ne
signifient pas que le groupe sanguin détermine à lui seul le risque
cardiaque.
Comme le souligne l’hématologue Raymond Comenzo : « Il existe de nombreux moyens pour les
personnes ayant ces groupes sanguins de minimiser leur risque. Il
s’agit notamment de faire de l’exercice, d’adopter une alimentation
saine, de ne pas fumer et d’apporter d’autres changements
similaires à son mode de vie. »
En résumé
Même si les groupes sanguins A et B semblent plus vulnérables, les gestes de prévention classiques — alimentation équilibrée, activité physique régulière, contrôle du stress et arrêt du tabac — demeurent les armes les plus efficaces contre les maladies cardiovasculaires, quel que soit votre groupe sanguin.


