Le nombre de cas de cancers du pancréas a doublé chez les hommes et triplé chez les femmes, entre 1990 et 2020. Des chercheurs français pointent du doigt l’exposition aux pesticides ? Ont-ils raison ?
Bientôt le cancer le plus important en termes de mortalité ?
Le cancer du pancréas pourrait devenir le plus important en termes de mortalité d’ici cinq ans en Europe. Car le nombre de cas explose, notamment en France avec trois fois plus de cas chez les femmes entre 1990 et 2020. Chez les hommes, le nombre de cancers du pancréas a doublé sur cette même période.
Un cancer expéditif
Le cancer du pancréas est l’un des cancers qui laissent le moins de chances de survie. «Le pronostic d’un cancer du pancréas est très mauvais avec une survie nette sur cinq ans d’environ 11 %», précise le centre de lutte contre le cancer Léon Bérard cité par France 3.
Le glyphosate, un pesticide nocif
Dans l’étude «Pesticides et risque d’adénocarcinome pancréatique en France (2011-2021)», une équipe française a cherché un possible lien entre l’exposition aux pesticides et l’incidence du cancer du pancréas.
Le glyphosate fait partie des 10 pesticides étudiés par les chercheurs. Le glyphosate est une «substance chimique utilisée dans la fabrication des herbicides» précise Service Public.fr.. Un désherbant qui ne serait pas seulement nocif pour les mauvaises herbes….
Lien entre pesticides et cancer du pancréas avéré
«Sur une zone donnée, si on augmente la moyenne d’achat des pesticides de 2,6 kg par hectare sur 11 ans, le risque de cancer du pancréas augmente de 1,3%», explique Mathias Brugel à Sciences et avenir. Il est hépato-gastro-entérologue et épidémiologiste au CH de Bayonne et premier auteur de l’étude. Les chercheurs ont identifié «des zones de surincidence marquées en région parisienne et dans le Massif central et sur la côte méditerranéenne». De l’autre côté, «des zones de sous-incidence marquées dans le quart nord -ouest de la France».
Métaux lourds, microplastiques et cancer du pancréas
Les chercheurs français doivent poursuivre leur étude pour approfondir ce lien de causalité. «Il s’agit d’une association avec un lien robuste mais faible, à explorer pour prouver la relation de causalité. Cela ne doit en aucun cas écarter les facteurs de risques connus, mais ouvre de nouvelles pistes de recherche», soulignent-ils. Par ailleurs, ils étudient d’autres facteurs à risque du cancer du pancréas comme l’exposition aux métaux lourds ou les microplastiques.