La France fait toujours face à une pénurie de médicaments. 80% de la matière première des médicaments est produit en Chine et en Inde. Emmanuel Macron vient d’annoncer de grands changements. Lesquels ?
Il est temps de relocaliser en France
La France, comme l’Europe, est tributaire de la Chine et de l’Inde pour la fabrication de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur contre le cancer ou de médicaments courants comme le paracétamol. Depuis la crise du Covid, la pénurie de médicaments s’est intensifiée, touchant aussi les hôpitaux. Emmanuel Macron vient d’annoncer la relocalisation de la production de 50 médicaments. Il évoque une «souveraineté pharmaceutique».
Changement dans les semaines à venir, vraiment ?
Le président de la République est optimiste voire utopique dans les délais de relocalisation de la production de médicaments. En effet, lors de son discours, il a évoqué une «production relocalisée ou augmentée significativement dans les semaines à venir». Pour Thierry Hulot, président des entreprises du médicament (LEEM), il faut a minima plusieurs mois pour installer un nouvel équipement dans une usine, voire plusieurs années.
Des changements à venir…dans 10 ans
Selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, interrogé par franceinfo, «nous verrons les bénéfices dans dix ans» de ce plan de relocalisation. Même son de cloche de la part du président du LEEM au micro de franceinfo : «S’il faut construire un nouveau bâtiment, vous imaginez toutes les autorisations nécessaires, ça peut prendre deux ou trois ans. Si on construit une usine en partant d’un champs, ça peut prendre quatre ou cinq ans».
Sécurité thérapeutique pour les patients
Les associations de patients réclament une sécurité de quatre mois dans le stock de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Leur combat a porté leurs fruits puisque le ministre de la Santé, François Braun, a déclaré dans les colonnes du Parisien qu’une liste de 450 «médicaments essentiels» était dressée. Pour ces médicaments jugés essentiels pour les patients, «les industriels devront avoir quatre mois de stock» au lieu de deux actuellement. Jusque-là, il n’y avait que deux mois de stock pour plusieurs milliers de médicaments.