Longtemps considéré comme une affection cutanée sans gravité, le psoriasis s’impose aujourd’hui comme une véritable maladie systémique. En France, des millions de personnes en souffrent, souvent sans connaître l’étendue des risques qu’elle implique. À l’occasion de la Journée mondiale du psoriasis 2025, l’association France Psoriasis alerte sur les conséquences multiples et méconnues de cette pathologie inflammatoire chronique.
Une maladie qui dépasse largement la peau
Contrairement à une idée reçue,
le psoriasis ne se limite pas à des plaques rouges ou à des
démangeaisons. L’inflammation qu’il provoque dans l’organisme peut
se propager à d’autres organes, provoquant de graves
complications.
Les études montrent que la majorité des personnes atteintes
présentent au moins une autre maladie associée. Ces comorbidités,
souvent silencieuses, concernent aussi bien le cœur, les
articulations que le métabolisme.
Un impact profond sur la vie quotidienne
Les personnes touchées par le
psoriasis voient leur qualité de vie fortement dégradée. La
douleur, la gêne esthétique et la fatigue chronique pèsent sur le
moral et les relations sociales.
La charge mentale est lourde : entre les traitements, les poussées
imprévisibles et la méconnaissance du grand public, beaucoup de
patients se sentent isolés et dépassés.
L’anxiété et la dépression sont fréquentes, rappelant que le
psoriasis est aussi une épreuve psychologique.
Des comorbidités souvent ignorées
Parmi les complications les
plus courantes, le rhumatisme psoriasique touche un patient sur trois,
plusieurs années après l’apparition des premiers
symptômes.
Le psoriasis est également associé à un risque accru de maladies
cardiovasculaires, telles que l’hypertension, l’angine de
poitrine ou les AVC.
Les maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin, le
diabète de type
2, certaines affections oculaires comme l’uvéite, ainsi que
l’obésité,
figurent aussi parmi les pathologies fréquemment
observées.
Pourtant, la grande majorité de ces maladies restent mal
identifiées ou non diagnostiquées.
Des soins encore trop fragmentés
Le parcours de soins des
patients atteints de psoriasis est souvent semé d’embûches.
Beaucoup peinent à obtenir un traitement adapté ou des informations
claires sur leurs autres pathologies.
Le manque de coordination entre professionnels de santé reste un
frein majeur. Trop souvent, les médecins se concentrent uniquement
sur les symptômes cutanés, sans prendre en compte les autres
atteintes de l’organisme.
Cette absence de vision globale accentue la détresse et la fatigue
psychologique des personnes concernées.
Vers une approche globale et mieux coordonnée
Face à ces constats, les
associations de patients plaident pour une prise en charge holistique,
incluant l’ensemble des symptômes physiques, mentaux et
métaboliques.
Une collaboration renforcée entre dermatologues, cardiologues,
rhumatologues, nutritionnistes et psychologues est essentielle pour
répondre à la complexité de cette maladie.
Reconnaître le psoriasis comme une maladie systémique plutôt qu’un simple
trouble cutané permettrait d’améliorer la qualité de vie de
millions de patients et de prévenir ses complications les plus
graves.


