La saison des virus respiratoires bat son plein et vous voilà avec le nez qui coule. Simple rhume passager ou infection sinusale nécessitant une attention médicale particulière ? Cette confusion courante peut retarder la prise en charge appropriée et prolonger inutilement votre inconfort. Décryptage des signes qui vous permettront d’identifier correctement votre affection et d’agir en conséquence.
Deux affections aux symptômes trompeurs
La distinction entre rhume et sinusite n’est pas toujours évidente pour le grand public. Cette méconnaissance peut conduire à négliger une infection sinusale qui, contrairement au rhume, ne guérit pas spontanément dans tous les cas.
Le rhume : viral et passager
Le rhume est une infection virale qui se résout généralement d’elle-même. Ses manifestations caractéristiques incluent :
– Un écoulement nasal transparent au début
– Des éternuements fréquents
– Une congestion nasale modérée
– Une légère toux et voix enrouée
– Une fatigue passagère
– Une fièvre modérée de courte durée
– Des maux de tête tolérables
– Des yeux larmoyants
L’évolution d’un rhume suit généralement un schéma prévisible : les symptômes atteignent leur pic dans les premiers jours puis s’améliorent progressivement. Une semaine suffit habituellement pour observer une nette amélioration.
L’infection sinusale : potentiellement bactérienne
L’infection sinusale, quant à elle, présente des signes distinctifs :
– Une pression faciale persistante, particulièrement autour du
nez et des yeux
– Un écoulement nasal jaune ou vert
– Une douleur qui s’intensifie en position penchée
– Une halitose (mauvaise haleine) caractéristique
– Un goût désagréable dans la bouche
– Des douleurs dentaires, surtout aux dents supérieures
– Une fatigue plus marquée et durable
La persistance des symptômes au-delà de 10 jours ou leur aggravation après cette période suggère fortement une sinusite bactérienne nécessitant une intervention médicale.
Quand s’inquiéter et consulter rapidement
Certains signes doivent vous alerter et vous conduire à consulter sans délai un médecin :
Signaux d’alerte d’une infection sinusale grave
– Vision altérée (floue ou double)
– Gonflement périorbitaire (autour des yeux ou des paupières)
– Douleur faciale intense à caractère pulsatile
– Fièvre élevée persistante accompagnée d’une raideur de la
nuque
– Faiblesse marquée, céphalées sévères ou état confusionnel
– Érythème (rougeur cutanée) douloureux sur la joue ou autour du
nez
Ces symptômes peuvent indiquer une complication sérieuse comme une propagation de l’infection aux structures adjacentes, notamment oculaires ou cérébrales.
Établir un diagnostic précis
Les indices révélateurs
Pour différencier efficacement ces deux affections, soyez attentif à :
– La durée des symptômes (amélioration rapide pour le rhume,
persistance pour la sinusite)
– La présence d’une pression faciale continue
– La coloration de l’écoulement nasal (clair pour le rhume,
jaune/vert pour la sinusite)
– L’halitose, souvent présente dans les infections sinusales
Examens médicaux complémentaires
Face à des symptômes persistants ou sévères, le professionnel de santé peut recourir à :
– Un examen clinique approfondi des voies respiratoires
supérieures
– Une endoscopie nasale pour visualiser directement l’état des
fosses nasales
– Un scanner des sinus dans les cas complexes ou chroniques
– Un bilan dentaire si une douleur maxillaire est présente
– Des tests allergiques si une composante allergique est
suspectée
« Si les symptômes persistent ou s’aggravent après dix jours, consulter sans tarder. »
Traitement adapté selon le diagnostic
Le traitement diffère significativement selon l’affection identifiée.
Pour le rhume
Simple et symptomatique :
– Repos
– Hydratation abondante
– Médicaments pour soulager les symptômes gênants
Pour l’infection sinusale
Plus complexe, notamment si elle est d’origine bactérienne :
– Hydratation importante
– Irrigation nasale au sérum physiologique
– Antibiotiques en cas d’infection bactérienne avérée et
prolongée
Une bonne hydratation et les lavages de nez constituent des mesures essentielles dans les deux cas, mais seule l’infection bactérienne justifie un traitement antibiotique.


