Le laboratoire Merck est mis en examen pour «tromperie aggravée» suite au changement de formulation du Levothyrox, médicament prescrit contre les troubles de la thyroïde.
La filiale française mise en examen
La filiale française du laboratoire allemand Merck a annoncé sa mise en examen pour «tromperie aggravée». En cause : le changement de formule du médicament contre les troubles de la thyroïde, Levothyrox en 2017. Un changement qui a eu des conséquences sur les patients traités.
Effets secondaires signalés par 31.000 patients
Le laboratoire change la composition du médicament Levothyrox en modifiant certains excipients pour apporter davantage de stabilité au produit. Or ce changement de composition provoque des effets secondaires. 31.000 patients signalent des maux de tête, insomnies et vertiges entre mars 2017 et avril 2018.
Manque d’information et préjudice moral
Cette mise en examen du laboratoire Merck fait suite à une première plainte en 2018 des patients. En 2020 Merck devait indemniser 3.300 patients souffrant d’effets secondaires. L’entreprise pharmaceutique conteste alors cette décision et demande un recours. Un recours rejeté par la Cour de Cassation en mars dernier : «lorsque la composition d’un médicament change et que cette évolution de formule n’est pas signalée explicitement dans la notice, le fabricant et l’exploitant peuvent se voir reprocher un défaut d’information», pouvant «causer un préjudice moral».
4 commentaires
quand ce médicament que je prenais depuis plusieurs années (donc aucune raison de relire la notice) a changé mon pharmacien ne me l’a pas signalé alors qu’il perçoit des honoraires de dispensation pour les conseils qu’il donne aux clients. Ayant remarqué que la couleur de la boite avait changé, j’ai dit au pharmacien qu’il devait y avoir une erreur. Il m’a alors simplement dit que l’emballage avait changé mais que c’était le même médicament. Les pharmaciens ont obtenu des honoraires de dispensation pour rémunérer les conseils aux clients (validité de l’ordonnance, vérification de la posologie, prévention de la iatrogénie médicamenteuse (effets indésirables), conseils aux patients…) mais je n’ai jamais eu de conseil ou avertissement de leur part. Même pas quand mon mari a eu la prescription d’un médicament qui interdisait de conduire ce qui lui a valu un accident.
voilà une partie des dépenses de santé qui ne servent à rien.
Les médecins et pharmaciens n’ont pas fait correctement leur boulot car ils avaient été informés par courrier de ce changement d’excipient.
Mais informés, sans doute pas suffisamment en amont, et sur la nécessité de faire un dosage après quelques semaines d’utilisation.
Dans d’autres pays le changement d’excipient a été beaucoup mieux géré.
Bonjour
Quand la composition d’un médicament change il devrait changer de nom et de packaging car ce n’est plus le même médicament – c’est un générique. Il est primordial que cela soit interdit sinon c’est la porte ouverte aux faux médicaments. J’espère que laboratoire Merck sera puni pour cette tromperie inadmissible.
Ce n’est pas exact. Ce n’est pas le changement d’excipient qui fait pour autant d’un médicament un générique. Les médicaments génériques portent d’ailleurs un nom différent.
Le générique du Levothyrox est le Thyrofix (laboratoire Unipharma).