Lorsque l’on évoque la maladie d’Alzheimer, on pense immédiatement à la perte de mémoire, aux difficultés de concentration et à la détérioration progressive des capacités cognitives. Cette maladie neurodégénérative, qui n’est pas une conséquence normale du vieillissement, est au cœur des préoccupations de nombreux chercheurs. Et aujourd’hui, une avancée majeure pourrait bien changer la donne.
Zoom sur le gène APOE
Le gène apolipoprotéine E, plus communément appelé APOE, est devenu le centre d’intérêt de la communauté scientifique, et pour de bonnes raisons. Ce gène, essentiel dans notre organisme, a pour principale fonction de fabriquer une protéine qui transporte le cholestérol. Ce transport est vital pour le bon fonctionnement de nos cellules et pour la régulation de nos taux de cholestérol.
Mais ce qui intrigue vraiment les chercheurs, c’est l’un de ses trois variants : l’APOE4. Bien que seulement 2% de la population mondiale en soit porteur, ce variant est le principal coupable derrière le risque accru de développer la maladie d’Alzheimer. Pour mettre les choses en perspective, si un individu hérite d’une seule copie de l’APOE4 d’un parent, son risque de contracter la maladie d’Alzheimer double. Et si cet individu est malheureux d’hériter de ce gène des deux parents ? Son risque explose, étant multiplié par huit à dix, en particulier après l’âge de 80 ans.
APOE4 et Alzheimer : un lien encore mystérieux
Ce qui est encore plus fascinant, c’est que malgré les avancées scientifiques, la manière exacte dont l’APOE4 déclenche la maladie d’Alzheimer reste un mystère. Les chercheurs sont donc en course contre-la-montre pour démystifier ce gène et trouver des moyens de neutraliser ses effets néfastes sans perturber ses fonctions essentielles.
L’espoir de la modification génétique
Les scientifiques, dont Tara Spires-Jones de l’Université d’Édimbourg et Michael Greicius de l’Université de Stanford, se demandent si l’édition génomique, notamment grâce à l’outil CRISPR-Cas9, pourrait être la clé. L’idée ? Modifier le gène APOE4 pour réduire les risques d’Alzheimer. Cependant, tout n’est pas rose. Neutraliser complètement ce gène pourrait avoir des conséquences sur le transport du cholestérol, augmentant ainsi les risques cardiaques.
Une mutation rare à l’étude
L’Université de Stanford étudie actuellement des volontaires porteurs d’une mutation très rare de l’APOE4. Cette mutation, bien que rare, semble être une aubaine. Elle rend le gène moins actif, réduisant ainsi considérablement le risque d’Alzheimer. Les chercheurs sont donc sur la piste, espérant pouvoir modifier l’APOE4 sans effets secondaires.
La route est encore longue, mais l’espoir est là. La science avance à grands pas, et peut-être qu’un jour, la maladie d’Alzheimer ne sera plus qu’un lointain souvenir. En attendant, restons attentifs aux avancées et soutenons la recherche.