Le sommeil et ses habitudes influencent bien plus que notre simple niveau de fatigue quotidien. Une nouvelle recherche scientifique révèle des liens inquiétants entre nos préférences horaires naturelles et notre santé cérébrale sur le long terme, particulièrement chez les personnes au parcours académique avancé qui ont tendance à veiller tard.
Une décennie d’observation révèle un lien préoccupant
Des chercheurs néerlandais de l’Université de Groningue ont mené une vaste étude longitudinale auprès de plus de 23 000 adultes. Leurs conclusions, publiées dans le Journal of Alzheimer Disease en avril 2025, établissent une corrélation significative entre le fait d’être un « oiseau de nuit » et la détérioration des capacités cognitives.
L’étude, particulièrement rigoureuse, a suivi 23 798 participants âgés de 40 ans et plus pendant une période de dix ans. Les scientifiques ont analysé méticuleusement leurs données de santé pour isoler l’impact du chronotype – cette préférence naturelle pour être actif à certaines heures – sur les performances cérébrales.
Un déclin quantifiable et préoccupant
Les résultats sont frappants : chaque heure supplémentaire de décalage vers un profil nocturne correspond à une diminution de 0,80 point des scores cognitifs par décennie. Cette baisse, bien que progressive, devient significative sur la durée et touche particulièrement les personnes ayant un niveau d’éducation élevé.
Les habitudes nocturnes pointées du doigt
L’explication de ce phénomène ne se limite pas uniquement à l’horaire de sommeil. Les comportements généralement associés aux noctambules semblent jouer un rôle déterminant dans cette équation:
– Consommation plus fréquente de tabac
– Usage régulier d’alcool
– Niveaux d’activité physique généralement plus faibles
Ces facteurs, combinés au dérèglement du rythme circadien, créeraient un environnement propice à l’accélération du vieillissement cognitif.
Solutions pratiques pour protéger sa santé cognitive
Face à ces constats, les chercheurs proposent plusieurs stratégies préventives efficaces pour les personnes naturellement portées à veiller tard:
Adopter une hygiène de sommeil rigoureuse
La régularité s’avère primordiale. Maintenir des horaires de coucher et de lever cohérents, même pendant les week-ends, aide à stabiliser l’horloge biologique interne et à limiter les effets néfastes du chronotype tardif.
Gérer son environnement lumineux
Réduire l’exposition aux écrans et à la lumière artificielle dans les heures précédant le coucher permet de favoriser la production naturelle de mélatonine, l’hormone du sommeil.
Privilégier un mode de vie actif
L’exercice physique régulier, idéalement pratiqué en journée, améliore non seulement la qualité du sommeil mais soutient également directement la santé cognitive.
Éviter les substances perturbant le sommeil
Limiter ou éliminer la consommation de stimulants comme la caféine en fin de journée, ainsi que l’alcool et le tabac, contribue significativement à améliorer la qualité du repos nocturne.
Ces mesures préventives semblent particulièrement importantes pour les personnes ayant un niveau d’éducation élevé, qui, selon cette étude, présentent une vulnérabilité accrue face aux conséquences négatives d’un chronotype tardif.