L’innovation médicale franchit un nouveau cap dans la lutte contre le cancer. Un médicament d’immunothérapie montre des résultats sans précédent contre certaines tumeurs spécifiques, offrant un espoir considérable pour les patients concernés, même si son application reste encore limitée.
Des résultats spectaculaires contre plusieurs types de cancers
L’anticorps monoclonal dostarlimab vient de démontrer son efficacité extraordinaire lors d’un essai clinique ciblant des patients porteurs de tumeurs présentant une mutation spécifique dans le mécanisme de réparation de l’ADN.
L’étude révèle que 49 patients souffrant de cancer rectal ont connu une disparition complète de leur tumeur, sans aucune récidive après cinq années de suivi médical. Ce résultat remarquable s’étend également à d’autres types de cancers.
En effet, sur un groupe de 54 patients atteints de cancers variés – estomac, œsophage, foie, endomètre ou voies urinaires – 35 personnes ont observé une régression totale de leur tumeur grâce au traitement.
Efficacité durable avec peu de rechutes
Parmi l’ensemble des patients traités, seuls cinq ont connu une réapparition de leur maladie. Point encourageant, quatre d’entre eux sont actuellement en rémission après avoir reçu un traitement complémentaire.
Le dostarlimab agit selon un mécanisme précis : « perce ce bouclier et permet au système immunitaire d’éliminer les tumeurs ». Cette approche d’immunothérapie représente une avancée significative dans l’arsenal thérapeutique contre le cancer.
Des limites importantes à considérer
Malgré ces résultats prometteurs, le dostarlimab présente plusieurs contraintes majeures. Son coût s’élève à 11 000 dollars par dose, sachant qu’un traitement complet nécessite neuf doses réparties sur six mois, soit près de 100 000 dollars au total.
Un traitement sélectif et encore peu accessible
Les critères de sélection pour bénéficier de ce traitement demeurent très stricts. Actuellement, le dostarlimab n’est approuvé que pour certains types de cancers.
Plus fondamentalement, seule une minorité de patients peut potentiellement en bénéficier : uniquement ceux dont les tumeurs présentent la mutation spécifique ciblée par le médicament, soit environ 2 à 3% des cas de cancer.
Une révolution médicale en perspective
Ces avancées marquent néanmoins un tournant dans l’approche thérapeutique du cancer. Le Dr Bert Vogelstein qualifie ces résultats de « révolutionnaires » et estime qu’il y a « vingt ou trente ans, l’idée de pouvoir repérer de grosses tumeurs sur de nombreux organes différents et les traiter sans chirurgie aurait semblé relever de la science-fiction ».
Les équipes de recherche travaillent désormais à élargir l’application de cette approche thérapeutique à d’autres types de tumeurs et, surtout, à rendre l’immunothérapie plus accessible au plus grand nombre.
Cette percée médicale, rapportée par The New York Times et relayée par Émilie Staeger le 5 mai 2025, ouvre des perspectives thérapeutiques inédites pour les patients atteints de cancers présentant cette mutation spécifique du mécanisme de réparation de l’ADN.