La silhouette du cancer du poumon évolue de façon inquiétante. Longtemps considéré comme l’apanage des fumeurs, cette maladie redoutable touche désormais une population insoupçonnée : des personnes n’ayant jamais allumé une cigarette. Ce phénomène émergent bouleverse les certitudes médicales et soulève de nombreuses questions sur nos environnements quotidiens.
Un phénomène en expansion
Une récente investigation menée par la BBC met en lumière une tendance préoccupante : le nombre de non-fumeurs diagnostiqués d’un cancer pulmonaire connaît une augmentation significative.
Selon les recherches du National Institutes of Health (NIH), entre 10 et 20% des personnes recevant ce diagnostic n’ont jamais consommé de tabac. Ce chiffre prend une dimension particulièrement alarmante chez les jeunes adultes.
En France comme au Royaume-Uni, les statistiques révèlent une réalité troublante : la majorité des patients âgés de 30 à 35 ans souffrant d’un cancer du poumon n’ont jamais fumé.
Les facteurs environnementaux en cause
L’impact délétère de la pollution atmosphérique
L’air que nous respirons pourrait être le principal coupable de cette épidémie silencieuse. Les particules fines issues des échappements automobiles et de la combustion d’énergies fossiles représentent un danger invisible mais omniprésent.
Un consortium européen a établi en 2021 que 97% de la population urbaine est exposée à des concentrations de particules fines dépassant les seuils recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Dangers domestiques méconnus
Notre intérieur n’est pas épargné par ces menaces. Les émanations provenant de la cuisson des aliments et les fumées issues de poêles à bois inadéquatement ventilés constituent des facteurs de risque substantiels.
Le radon, gaz radioactif d’origine naturelle présent dans certains sols et pouvant s’infiltrer dans les habitations, figure également parmi les agents cancérigènes identifiés.
Prédispositions génétiques et disparités de genre
La dimension génétique joue un rôle déterminant dans cette équation complexe. Les recherches indiquent que les femmes non-fumeuses présentent un risque deux fois plus élevé de développer cette pathologie que leurs homologues masculins.
Cette vulnérabilité accrue s’observe particulièrement chez les femmes originaires d’Asie de l’Est, où certaines mutations génétiques spécifiques apparaissent plus fréquemment.
Un diagnostic souvent retardé
La méconnaissance de ces facteurs de risque contribue à des diagnostics tardifs chez les non-fumeurs. Face à des symptômes respiratoires, ces patients et parfois même leurs médecins explorent d’abord d’autres pistes diagnostiques.
Les manifestations cliniques caractéristiques – toux persistante, respiration sifflante, essoufflement – n’apparaissent généralement qu’à un stade avancé de la maladie, compliquant considérablement les chances de traitement efficace.
Un impact mondial considérable
L’ampleur de cette maladie reste considérable à l’échelle planétaire. En 2022, approximativement 2,5 millions de personnes ont reçu ce diagnostic dévastateur, et 1,8 million en sont décédées.
Ces chiffres font du cancer du poumon la première cause de mortalité par cancer dans le monde et le type de cancer le plus répandu.
Vers une révolution des stratégies de prévention
Face à cette réalité changeante, la communauté médicale appelle à une refonte des approches préventives. Les experts plaident pour un élargissement des critères de dépistage, actuellement principalement orientés vers les fumeurs et anciens fumeurs.
Une révision des politiques publiques apparaît également nécessaire pour mieux protéger les populations contre les expositions environnementales nocives, qu’elles soient d’origine industrielle, urbaine ou domestique.
2 commentaires
On peut être dubitatif sur le contenu de cet article. qui énonce fort peu de chiffres mais peut participer à l’intox écologiste actuelle où l’on monte en épingle les fameuses particules fines dont la relation de cause à effet est loin d’être établie dans une Europe plus décarbonée que partout ailleurs. A cet égard les 40000 morts retenus en France chaque année ne sont nullement démontrés et ressortent du bourrage de crane plus que de données scientifiques. D’ailleurs, vous remarquerez que les véhicules diesels d’aujourd’hui sont beaucoup moins polluants qu’il y a 40 ans et surtout beaucoup plus économes en consommation, et les centrales à charbon ont quasiment disparu.
On peut par contre stigmatiser l’Allemagne dont l’extraction massive de la lignite et son brûlage inonde toute l’Europe du nord de ses particules fines depuis son abandon du nucléaire.
Tout ça pour vendre de la voiture électrique.