La pression sanguine excessive dans nos artères constitue un danger silencieux pour notre santé cardiovasculaire. Cette condition, touchant des millions de personnes, peut entraîner des complications graves comme les accidents vasculaires cérébraux et les maladies cardiaques. Comprendre les mécanismes et les facteurs qui favorisent l’hypertension artérielle devient crucial pour sa prévention et sa prise en charge.
Le vieillissement, premier facteur inévitable
Le temps qui passe influence significativement notre système cardiovasculaire. Avec l’âge, nos artères perdent naturellement de leur élasticité, ce qui entraîne une augmentation progressive de la pression sanguine.
« Avec l’âge, le système artériel perd de sa souplesse », explique le Pr Xavier Girerd.
Cette réalité explique pourquoi 80% des personnes suivant un traitement contre l’hypertension ont plus de 55 ans. Les femmes connaissent souvent une hausse de leur tension artérielle pendant la période de la ménopause.
Pour la population générale, la pression artérielle ne devrait pas excéder 135/85 mmHg en moyenne sur plusieurs mesures (trois fois le matin et le soir pendant trois jours). Les personnes âgées bénéficient d’une certaine tolérance.
« Pour les plus de 80 ans, le seuil à ne pas dépasser est de 145/85 », précise le Pr Girerd.
L’impact déterminant du mode de vie
Le surpoids et ses conséquences
L’excès de poids représente un facteur de risque majeur dans le développement de l’hypertension artérielle. La bonne nouvelle est qu’une perte de poids peut souvent permettre de normaliser la tension sans recourir aux médicaments.
Le surpoids s’accompagne fréquemment d’autres problèmes de santé comme l’hypercholestérolémie et le diabète, créant un cercle vicieux qui augmente encore les risques cardiovasculaires.
Le sel, ennemi invisible
Une consommation excessive de sel, dépassant 12 grammes par jour, peut avoir des effets significatifs sur la tension artérielle. Chaque gramme de sel consommé en excès quotidiennement peut augmenter la pression systolique d’environ 1 mmHg.
Le défi réside dans le fait que le sel est omniprésent dans notre alimentation, souvent caché dans les aliments transformés.
« Un seul repas très salé peut provoquer une poussée de tension », avertit le Pr Girerd.
Il faut noter que la sensibilité au sel varie selon les individus. Seulement 40% des personnes hypertendues voient leur tension diminuer en réduisant leur consommation de sel. Si un régime hyposodé ne produit pas d’effets après une à deux semaines, un traitement médicamenteux pourrait s’avérer nécessaire.
Les facteurs non modifiables
L’hérédité, facteur prédisposant
Les antécédents familiaux jouent un rôle déterminant dans le risque de développer une hypertension artérielle. Les personnes dont les parents ont souffert d’hypertension précoce (dès 40-45 ans) devraient commencer à surveiller leur tension artérielle dès l’âge de 20 ans.
Les pathologies sous-jacentes
Certaines maladies peuvent être à l’origine d’une hypertension artérielle. Les problèmes rénaux, par exemple, peuvent perturber l’équilibre de la pression sanguine en affectant la régulation des fluides dans l’organisme.
De même, un dysfonctionnement des glandes surrénales peut influencer la production d’hormones impliquées dans la régulation de la tension artérielle.
« Un patient souffrant d’hypertension, et dont une prise de sang révèle une baisse du taux de potassium, doit en parler à son cardiologue et entreprendre un bilan à la recherche d’une cause surrénale », recommande le Pr Girerd.
Les habitudes quotidiennes à surveiller
Le tabagisme, facteur aggravant
Fumer une cigarette provoque une élévation immédiate de la pression artérielle qui peut persister environ 20 minutes. Cette augmentation répétée plusieurs fois par jour chez les fumeurs réguliers contribue à endommager progressivement les parois artérielles.
Le stress et l’effet « blouse blanche »
Les situations de stress peuvent déclencher des hausses temporaires mais significatives de la tension artérielle. Le phénomène connu sous le nom d' »effet blouse blanche » en est une illustration courante : la tension augmente lors de la consultation médicale en raison de l’anxiété.
Cette réaction peut fausser le diagnostic, d’où l’importance de réaliser plusieurs mesures dans différents contextes avant de conclure à une hypertension artérielle.


