Une préoccupation majeure de santé publique vient d’être soulevée par le corps médical. Les médecins libéraux tirent la sonnette d’alarme concernant la présence inquiétante de cadmium dans notre alimentation quotidienne, avec des conséquences potentiellement graves, notamment pour les plus jeunes. Ce métal lourd, discret mais omniprésent, s’invite dans nos assiettes à travers de nombreux aliments courants.
Un « fléau sanitaire » dénoncé par les professionnels de santé
Les Unions Régionales des Professionnels de Santé – Médecins Libéraux ont récemment interpellé les autorités gouvernementales sur ce qu’ils qualifient de « véritable bombe à retardement sanitaire ». Leur inquiétude porte particulièrement sur l’exposition excessive des enfants au cadmium, substance reconnue pour ses propriétés toxiques et cancérigènes.
Cette démarche s’accompagne d’une demande d’actions concrètes et rapides pour faire face à ce que les URPS-Médecins considèrent comme un « véritable fléau de santé publique ».
D’où vient le cadmium qui contamine notre alimentation ?
Le cadmium n’est pas un intrus dans notre environnement. Ce métal lourd se trouve naturellement dans les sols. Cependant, sa concentration a considérablement augmenté en raison de deux facteurs principaux :
– Les activités agricoles, notamment l’utilisation d’engrais
phosphatés
– Les processus industriels, particulièrement dans le secteur
métallurgique
Cette double contamination, naturelle et anthropique, explique sa présence croissante dans la chaîne alimentaire.
Les aliments les plus exposés au cadmium
Certains produits alimentaires concentrent davantage ce métal toxique que d’autres :
– Les fruits de mer (crustacés et mollusques)
– Les abats
– Les produits transformés comme les biscuits (sucrés et salés)
– Les barres céréalières et le chocolat
D’autres aliments, bien que moins concentrés en cadmium, contribuent significativement à notre exposition en raison des quantités importantes que nous consommons :
– Le pain et autres produits céréaliers
– Les légumes
– Les pommes de terre et leurs dérivés
Un cas particulièrement préoccupant concerne les algues alimentaires. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), « Près d’un quart des algues destinées à l’alimentation dépassent la valeur de concentration maximale recommandée ».
Une exposition alarmante chez les enfants
Les données concernant l’exposition au cadmium révèlent une situation particulièrement inquiétante chez les plus jeunes :
– Plus d’un tiers des enfants de moins de 3 ans (jusqu’à
36%) dépassent la dose journalière tolérable
– 14% des jeunes âgés de 3 à 17 ans sont également surexposés
– Chez les adultes, la situation semble moins critique avec 0,6% de
personnes trop exposées
Il convient de noter que l’alimentation n’est pas l’unique source d’exposition. Les fumeurs inhalent du cadmium via la fumée de tabac, tandis que certains professionnels y sont exposés dans leur environnement de travail industriel.
Des conséquences graves pour la santé
Le cadmium n’est pas une substance à prendre à la légère. Ce métal est officiellement :
– Reconnu comme cancérogène
– Classé comme mutagène (capable d’altérer l’ADN)
– Identifié comme toxique pour la reproduction
Une exposition prolongée peut également entraîner des complications rénales sérieuses et fragiliser le système osseux.
Comment limiter les risques d’exposition ?
Face à cette menace, quelques recommandations simples peuvent aider à réduire l’exposition au cadmium :
– Diversifier son alimentation pour éviter la concentration
d’exposition via un type d’aliment particulier
– Être vigilant concernant la consommation d’aliments
potentiellement exposés aux matières fertilisantes riches en
cadmium
– Porter une attention particulière à l’alimentation des enfants,
particulièrement vulnérables
La variété alimentaire constitue donc non seulement un gage d’équilibre nutritionnel, mais également une stratégie efficace pour limiter l’accumulation de substances toxiques dans l’organisme.