Le cancer de la langue est un cancer qui se développe sur les tissus de la langue. Bien que l’on se dit qu’il est situé sur toute la langue, ce dernier ne concerne que les deux tiers antérieurs, c’est-à-dire la partie visible de la langue. La dernière partie qui est la base de la langue, plus au fond de la gorge, concerne le cancer de la sphère ORL.
Peu commun, le cancer de la langue touche 2000 personnes par an. Détecté souvent à temps à cause des premiers symptômes qui se déclenchent sur une zone sensitive, nous allons voir ce qu’il en est.
Quels sont les symptômes du cancer de la langue ?
1. Présence de plaies sur la langue
Un des premiers symptômes à surveiller est la présence de lésions sur la langue. Souvent, elles peuvent être confondues avec des aphtes, mais sont signes du cancer. Si un aphte peut guérir rapidement en quelques jours, la présence d’aphtes en continu doit vous alerter. La présence de plaies avec des bords irréguliers sans amélioration pendant plusieurs semaines doit aussi vous amener à consulter un spécialiste.
2. Adénopathie
Présence d’une augmentation des ganglions lymphatiques du cou. Lorsque les cellules cancéreuses se propagent de la langue aux ganglions lymphatiques régionaux.
3. Des problèmes pour bouger la langue
Avec l’augmentation de la tumeur et les douleurs, bouger la langue librement dans sa bouche peut commencer à devenir compliqué et des problèmes d’élocution peuvent subvenir.
4. Douleur dans la langue et saignements
Une tumeur sur la langue peut vous provoquer des saignements et douleurs.
5. La mauvaise haleine et hypersalivation
Enfin, lorsque la tumeur grossit, cette dernière accroît les tissus morts ( nécrotiques ) et une mauvaise odeur peut se faire sentir. Une hypersalivation peut aussi subvenir par une irritation ou une obstruction causée par la tumeur.
Les états précancéreux du cancer de la langue
Le dépistage précoce des états précancéreux dans la prévention du cancer de la langue. Des lésions telles que l’érythroplasie peuvent signaler un risque accru de développement d’un cancer. Cette anomalie se manifeste par des zones érythémateuses, ou des plaques rouges, qui apparaissent sans raison apparente sur la muqueuse buccale.
Bien qu’une érythroplasie ne soit pas en elle-même un cancer, la probabilité qu’elle se transforme en carcinome épidermoïde est significative, avec près de la moitié des cas qui évoluent en cancer.
Un autre indicateur d’alerte à surveiller est la leucoplasie, caractérisée par des plaques blanches ou grises qui se forment sur différents tissus de la cavité buccale tels que la langue, l’intérieur de la joue, les gencives ou le fond de la bouche.
À la différence de la langue blanche, ces tâches blanches ne peuvent être retirées en les grattant. Bien que la présence de leucoplasie ne soit pas systématiquement un signe avant-coureur d’un cancer de la langue, elle peut néanmoins indiquer un processus anormal appelé dysplasie.
La dysplasie désigne une différenciation cellulaire atypique, où les cellules présentent des anomalies de forme, de taille et d’apparence par rapport aux cellules normales de la bouche.
La reconnaissance de ces pathologies est cruciale car le traitement des lésions précancéreuses peut empêcher la progression vers un cancer invasif de la langue.
La gestion de ces lésions peut varier d’une surveillance attentive à des interventions plus poussées, y compris des traitements chirurgicaux, dans le but de réduire le risque de transformation maligne.
Diagnostic du cancer de la langue
Le processus de diagnostic du cancer de la langue débute souvent suite à la constatation, par le patient, des symptômes évoqués précédemment.
Une lésion suspecte détectée par le patient ou lors d’une consultation médicale orientera le praticien vers l’examen clinique de la langue pour identifier toute anomalie.
En présence de signes évocateurs d’une tumeur, des examens complémentaires seront prescrits. Parmi ceux-ci, la biopsie tient un rôle central. Cet examen consiste en l’analyse microscopique de tissus prélevés de la langue, permettant de confirmer la présence de cellules cancéreuses et de préciser leur type ainsi que leur agressivité.
Lorsque le diagnostic révèle un stade plus avancé, différentes options de traitement peuvent être envisagées ; il est alors possible pour le patient de se voir offrir l’opportunité de faire partie d’études cliniques expérimentales qui explorent de nouvelles approches thérapeutiques pour combattre ce type de cancer.
Traitement du cancer de la langue
Le cancer de la langue, maladie potentiellement grave, implique l‘utilisation de diverses modalités thérapeutiques. La stratégie de traitement choisie dépend de divers critères dont la taille et l’extension de la tumeur, ainsi que l’état général du patient.
Dès lors que le diagnostic est posé, la chirurgie présente une option primaire qui consiste à exciser la tumeur de façon aussi complète que possible. On recourt à des techniques chirurgicales les moins invasives quand les conditions s’y prêtent pour réduire l’impact fonctionnel et esthétique de l’intervention.
Les oncologues peuvent également prescrire une radiothérapie, qui se présente sous deux formes : externe ou en curiethérapie, une méthode d’irradiation interne. Ces traitements peuvent être complémentaires et visent à préserver au mieux les tissus sains aux alentours de la tumeur. Dans les cas de carcinomes plus avancés, la radiothérapie externe peut accompagner une chirurgie, surtout en présence de facteurs de risques comme des marges chirurgicales étroites ou un envahissement des nerfs.
Pour certaines situations, la radiothérapie se voit appliquer après l’opération chirurgicale, en particulier pour des tumeurs importantes, des signes d’envahissement des nerfs, ganglions ou vaisseaux sanguins ou bien encore si la tumeur a franchi les barrières des capsules des ganglions.
En parlant de radiothérapie, la méthode de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) reste largement adoptée. Cette dernière allie la précision des images IRM ou PET SCAN à des faisceaux multi-axes pour une administration plus ciblée et épargnant les tissus sains.
Par ailleurs, la curiethérapie constitue une alternative pertinente pour traiter les lésions de petite envergure en dirigeant la source radioactive soit à travers des aiguilles interstitielles soit à l’aide d’un cône intrabuccal.
L’association chimio traditionnelle est une autre option dans le traitement du cancer de la langue, favorisée en cas de métastases ganglionnaires. Selon le type de tumeur, différents agents chimiothérapiques et protocoles peuvent être envisagés, revalorisant l’efficacité de la force de frappe oncologique.