Une nouvelle étude américaine suggère que les femmes en bonne santé chez qui on a diagnostiqué une dépression post-partum courent un risque plus élevé de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral ou d’insuffisance cardiaque.
Qu’est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression post-partum dépend de facteurs psychologiques, biologiques, et socio-culturels. La dépression elle-même risque d’avoir des conséquences néfastes sur le nouveau né, sur la mère, sur la relation conjugale et l’équilibre familial. De ce fait son dépistage, sa prévention et son traitement s’imposent.
Après l’accouchement, la mère connaît une importante chute d’hormones. Le lien réel entre cette chute et la dépression n’est pas encore clairement établi. Ce que l’on sait, c’est que les taux d’œstrogène et de progestérone, les hormones sexuelles féminines, sont multipliés par dix pendant la grossesse. Ils chutent ensuite brutalement après l’accouchement, puis après trois jours, les niveaux de ces hormones reviennent progressivement à la normale.
La plupart des nouvelles mères connaissent le « baby blues » après l’accouchement. Une femme sur dix développe une dépression plus grave et plus durable après l’accouchement. Et environ 1 femme sur 1 000 développe une psychose post-partum.
Les pères ne sont pas à l’abri. Les recherches montrent qu’environ un nouveau père sur dix souffre de dépression au cours de l’année de naissance de son enfant.
Quels sont les symptômes de la dépression post-partum ?
- se sentir triste sans raison apparente
- pleurs fréquents inexpliqués
- se sentir accablée et dévalorisée
- avoir des pensées de faire du mal au bébé ou à soi-même : On parle de phobie d’impulsion
- incapacité à s’occuper correctement de son enfant
- manque d’énergie ou de motivation
- se sentir inutile, coupable ou avoir l’impression d’être un mauvais parent
- dormir trop ou pas assez
- changement d’appétit
- maux de tête chroniques, courbatures, douleurs ou problèmes gastriques
La dépression post-partum pourrait être un facteur de risque de maladie cardiovasculaire
Les chercheurs de l’American Heart Association ont examiné le registre des naissances de 1,8 million de femmes californiennes qui n’avaient pas d’antécédents de maladie cardiovasculaire ou de dépression chronique. Parmi ces femmes, 40 276 ont été diagnostiquées d’une dépression post-partum.
Publiée dans le Journal of the American Heart Association, l’étude indique que les femmes ayant souffert d’une dépression post-partum, pourraient présenter un risque accru de 70 % de développer une maladie cardiovasculaire, dans les cinq à vingt années qui suivent leur accouchement.
Le docteur Punag Divanji, chercheur principal de l’étude et cardiologue à l’université de Californie, à San Francisco, explique que ce phénomène peut avoir un lien avec la chute des taux d’œstrogène et de la progestérone après l’accouchement. Ces deux hormones augmentent de façon exponentielle pendant la grossesse, et diminuent graduellement par la suite.
Toutefois, des recherches supplémentaires doivent être menées avant que l’on puisse déterminer les causes réelles de ce phénomène, a déclaré Dr Divanji.