Les médicaments aussi ont une date de péremption. Pourtant ils restent efficaces, constate une nouvelle étude. Et si vous gardiez votre stock de doliprane et d’ibuprofène ?
8 médicaments sur 10 périmés sont toujours efficaces
L‘UFC-Que Choisir vient de publier une étude qui bouscule les idées reçues comme le circuit du médicament. L’association a fait analyser 20 comprimés, gélules ou sachets de paracétamol et 10 d’ibuprofène. Tous ces médicaments avaient une date de péremption dépassée. Résultats : les principes actifs de huit médicaments sur 10 sont toujours efficaces.
Une durée de vie trop courte
Selon l’étude publiée dans le numéro d’octobre de l’UFC-Que Choisir, «seuls trois échantillons de chaque groupe contiennent moins de 90% de la quantité affichée de principe actif». Ce seuil de 90% est admis aux Etats-Unis comme fiable. Mais en Europe, «la teneur en principe actif doit être comprise entre 95% et 105% pendant toute la durée de vie», précise Franceinfo.
Efficaces 30 ans après leur date de péremption
L’UFC-Que Choisir a testé des comprimés de Dafalgan périmés depuis six ans. Ces comprimés étaient «restés dans la poche d’un sac de randonnée, qui ont supporté la canicule, un gros orage, de nombreuses averses, des températures autour de 4 ou 5°C, puis des années dans une cave humide», relate Franceinfo. Verdict ? «Plus de six ans après leur date limite, ils avaient encore 95% de paracétamol.»
L’association mentionne aussi le cas de comprimés d’Efferalgan normalement périmés depuis 1992. Pourtant, ils contenaient encore 100% de substance active.
Fini de jeter tous les médocs périmés ?
«Jeter des médicaments efficaces alors qu’ils sont prétendument périmés a des impacts majeurs», font remarquer les auteurs de l’étude. La première conséquence est un gâchis économique : à l’échelle des établissements de santé, de l’Assurance maladie et de chaque Français. L’association pointe également l’effet sur l’environnement avec un surcroît inutile de déchets.
Qui décide de cette date de péremption ?
«Il est curieux que dans ce cadre général les laboratoires puissent déterminer de manière purement discrétionnaire la date de péremption des médicaments (généralement de 3 ans pour ceux que nous avons testés)», s’interroge l’UFC-Que Choisir. «De quoi se demander si de leur point de vue, les critères économiques prennent le pas sur les critères scientifiques… ».
L’agence du médicament doit s’expliquer
L’UFC-Que Choisir explique saisir l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour lui prolonger la durée de vie des médicaments et limiter le gaspillage de médicaments.