Une personne sur cinq connaîtra un épisode dépressif au cours de sa vie, les femmes étant particulièrement touchées, surtout entre la puberté et la ménopause. Des éléments hormonaux et socioculturels peuvent expliquer cette vulnérabilité féminine.
Les symptômes spécifiques de la dépression chez les femmes
« La dépression se caractérise par une grande tristesse, une perte d’intérêt et d’élan vital, des difficultés à se projeter dans l’avenir et des sentiments de culpabilité handicapants », selon Johanna Rozenblum, psychologue, auprès de Santé Magazine. Il est important de ne pas ignorer les signes, car après deux semaines de symptômes, les psychiatres évoquent un épisode dépressif.
Les femmes présentent souvent des symptômes atypiques, comme une augmentation du sommeil et de l’appétit, selon Lucie Joly et Hugo Bottemanne dans La dépression au féminin. Elles peuvent également connaître des formes saisonnières de dépression en raison des fluctuations hormonales et environnementales.
Risques associés à la dépression
Que ce soit pour les femmes ou les hommes, la dépression non traitée peut conduire au suicide et à une détérioration de la qualité de vie. « La dépression nécessite de réaliser une psychothérapie, et lorsque les symptômes sont sévères, un traitement médicamenteux peut être nécessaire », précise Johanna Rozenblum.
Entre 8 et 16 % des femmes âgées de 18 à 50 ans souffrent de dépression, un chiffre qui atteint environ 20 % chez les femmes enceintes. Les femmes sont deux fois plus susceptibles d’être touchées par la dépression que les hommes, et elles ont tendance à consulter plus facilement les professionnels de santé.
Facteurs hormonaux et événements de vie
La sensibilité accrue des femmes à la dépression peut s’expliquer par des facteurs hormonaux. Les variations hormonales liées au cycle menstruel, à la grossesse et à la ménopause peuvent contribuer à des changements d’humeur. Par exemple, le syndrome prémenstruel peut gravement affecter certaines femmes, tandis que la dépression post-partum est une réalité pour de nombreuses nouvelles mamans.
Les femmes subissent souvent des violences physiques et sexuelles, ce qui augmente leur risque de dépression. Les inégalités économiques persistent également, avec des femmes gagnant en moyenne 23,5 % de moins que les hommes. De plus, la charge mentale liée aux responsabilités familiales et aux attentes sociales peut générer une souffrance silencieuse, comme le soulignent Joly et Bottemanne.
Les femmes ont aussi tendance à exprimer plus de pensées négatives que les hommes. Elles peuvent ruminer leurs soucis et s’engager dans une « corumination », ce qui peut intensifier leur détresse émotionnelle. En fin de compte, ces facteurs combinés font que la dépression féminine mérite une attention particulière pour améliorer la santé mentale des femmes.