La maladie d’Alzheimer effraie autant qu’elle interroge. Lorsqu’un parent ou un grand-parent en est atteint, une question revient souvent : « Est-ce que je risque de la développer aussi ? » Si l’hérédité peut jouer un rôle, la réalité est bien plus nuancée. Plongée dans ce que la science sait — et ce qu’elle ne peut pas encore prédire.
🧬 Un lien familial, mais pas une fatalité
Beaucoup pensent qu’avoir un proche atteint d’Alzheimer équivaut à une condamnation. Pourtant, dans l’immense majorité des cas, la maladie n’est pas directement héréditaire. Le risque est certes un peu plus élevé lorsqu’un parent a été diagnostiqué, mais il ne s’agit pas d’une transmission automatique.
« Avoir des antécédents familiaux peut augmenter la probabilité, mais ce n’est qu’un facteur parmi d’autres », précisent les spécialistes.
🧠 Que se passe-t-il dans le cerveau ?
Alzheimer est une maladie neurodégénérative. En clair, les neurones se dégradent progressivement à cause de l’accumulation anormale de deux protéines : la bêta-amyloïde et la protéine tau. Ces dépôts toxiques altèrent les circuits du cerveau, entraînant des pertes de mémoire, des troubles du langage et une désorientation croissante.
Le facteur de risque n°1 ? L’âge. Après 65 ans, les cas se multiplient, et leur nombre double tous les cinq ans.
🧪 Et si la maladie apparaissait très tôt ?
Dans de très rares cas — environ 1 % —, Alzheimer peut survenir avant 60 ans. On parle alors d’Alzheimer familial précoce, une forme génétiquement transmissible. Trois gènes sont principalement en cause : APP, PSEN1 et PSEN2.
Des tests génétiques existent, mais ils ne sont proposés que dans des cas bien précis : lorsqu’un historique familial clair de forme précoce est établi. Même avec une mutation identifiée, le déclenchement de la maladie reste incertain.
🔄 L’influence du mode de vie sur le cerveau
Bien plus que la génétique, ce sont souvent les habitudes du quotidien qui influencent le risque. Plusieurs facteurs sont pointés du doigt :
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Hypertension artérielle
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Diabète ou surpoids
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Sédentarité
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Tabac et mauvaise alimentation
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Faible stimulation intellectuelle
Un cerveau actif et un corps sain sont les meilleures armes contre le déclin cognitif.
👵 Des profils plus exposés que d’autres ?
Alzheimer touche davantage les personnes âgées et les femmes. Cette différence s’explique par une espérance de vie plus longue, mais aussi peut-être par des mécanismes hormonaux encore mal compris.
Les premiers signes sont souvent discrets : petits oublis répétés, mots qui échappent, perte d’objets. Progressivement, la maladie affecte la capacité à s’orienter, à communiquer, puis à vivre seul.
✅ Ce qu’il faut retenir
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Avoir un proche malade n’implique pas que vous le serez.
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La forme héréditaire d’Alzheimer est extrêmement rare.
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Le mode de vie joue un rôle essentiel dans la prévention.
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Plus on vieillit, plus le risque augmente — mais il n’est pas inévitable.