Un manque de sommeil régulier perturbe le cerveau. Celui-ci met plusieurs jours à récupérer quand le manque de sommeil s’accumule. Quelles sont les conséquences concrètes de ce manque de sommeil ? Qui manque le plus de sommeil en France ?
Un tiers de sommeil en moins…
Dans le cadre d’une étude scientifique polonaise, les capacités cognitives (raisonnement, mémorisation, concentration, logique…) de volontaires ont été observées pendant 21 jours pendant une période où ils dormaient suffisamment. Puis, leur temps de sommeil fut réduit à 5h15 au lieu de 7h35 en moyenne. Cela représente une privation d’un tiers de leur quantité de sommeil habituelle. A l’issue de cette période, les scientifiques de l’université de Jagellonne de Cracovie ont comparé leurs capacités cognitives avec la période de sommeil non limité.
Moins rapide et précis
«Pour évaluer les effets comportementaux du déficit de sommeil, deux mesures de la performance à la tâche sont prises en compte : la vitesse (temps de réaction) et la précision», soulignent les auteurs de l’étude dans la revue scientifique Plos.
Selon les chercheurs polonais, les volontaires privés de sommeil n’avaient toujours pas récupéré l’intégralité de leurs fonctions cognitives une semaine après la fin de l’expérience. «L’enquête sur le processus de récupération après une période prolongée de restriction du sommeil révèle des différences dans les réponses comportementales, motrices et neurophysiologiques à la fois concernant la perte de sommeil et à la récupération», notent les auteurs.
Une seule petite nuit amoindrie déjà les capacités cognitives
«Même une réduction apparemment légère (de quelques heures seulement) du sommeil peut avoir un impact significatif sur le fonctionnement comportemental et neuronal», observe l’équipe universitaire polonaise. Après une seule nuit de sommeil restreint à cinq heures, les volontaires présentaient déjà des difficultés de traitement décisionnel et d’exécution motrices.
Manque de sommeil : quelles conséquences à long terme ?
Les auteurs rappellent qu’une privation de sommeil à long terme augmente le risque «de diabète, d’obésité, de problèmes cardiaques et même d’accident vasculaire cérébral.» En France, 30 % des jeunes de 15-19 ans sont en manque de sommeil. Mais ce sont les 25-45 ans qui dorment le moins. Selon les chiffres de Santé Publique France, 45 % des jeunes adultes considèrent ne pas dormir assez.