Le bâillement est souvent associé à la fatigue, à l’ennui, ou par le besoin d’imiter une personne de notre entourage qui serait en train de bâiller. Depuis des siècles, ce petit réflexe du corps a donné lieu à de nombreuses et théories. On fait le point.
Qu’est-ce qui le déclenche ?
Les quatre situations du quotidien qui déclencheraient le plus de bâillements, seraient la lecture, les trajets en transports en commun, la conduite et l’attente, d’après Monica Greco et Ronald Baenninger, deux scientifiques de l’Université Temple de Philadelphie, dans une étude.
En voiture, quand le conducteur bâille, c’est que la somnolence s’impose à lui. C’est donc un avertissement. Quand on est passager, cette action peut signaler un mal des transports. Comme on est dans un endroit confiné, où la température est élevée, un bâillement peut se déclencher. En effet, ce dernier est stimulé par l’hypothalamus, qui joue un rôle de thermorégulateur. Il augmente ainsi le flux sanguin artériel, offrant de l’air plus frais et renouvelé au cerveau.
Il aide à se détendre
Bâiller libère de la dopamine, hormone du bien-être, sécrétée par le cerveau, de l’oxyde nitrique, de la sérotonine, des acides aminés et de l’ocytocine, qui poussent à se détendre. D’ailleurs, c’est pour cette raison que les personnes qui souffrent de stress ou d’insomnies, sont souvent invitées à faire des exercices de bâillement.
« Un bon bailleur en fait bâiller sept »
Ou dix, comme le dit la célèbre expression. Généralement, quand on voit une personne bâiller, on a beaucoup de mal à se retenir de faire autant. De très nombreuses études existent à ce sujet et évoquent les neurones miroirs, expliquant cet acte d’imitation par le niveau d’empathie de chacun.
Si notre cerveau se réchauffe et que nous perdons en vigilance, cela peut aussi concerner les personnes autour de nous. Bâiller et faire bâiller signale au groupe de rester vigilant, « pour ne pas se faire prendre par surprise par une bête sauvage », comme le suggère une étude des chercheurs de la Duke University. Ce serait un signal qui alerte qu’il est temps de dormir ou de manger, pour synchroniser les activités du groupe.
Par ailleurs, si les bébés bâillent énormément – et de manière adorable -, selon la même étude, nous serions moins sensibles au bâillement communicatif en vieillissant. Les moins de 25 ans sont plus réceptifs que les 26-50 ans, eux-mêmes plus réceptifs que les plus de 50 ans. Ce qui prouve donc que la contagion du bâillement n’est pas seulement liée à l’empathie, car on ne devient pas moins empathiques avec le temps, au contraire.