Un quart des hommes les plus pauvres qui travaillent n’atteindraient pas les 62 ans. Ils ne pourraient pas profiter de leur retraite. D’où vient ce chiffre ? Est-il fiable ?
Qui avance ce chiffre ?
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT a affirmé le 11 janvier au micro de France Inter «il y a 25 % des hommes qui sont les travailleurs les plus modestes [et] qui sont morts au moment d’arriver à la retraite. Il y a 6 % des travailleurs les plus riches». Il intervenait sur le report de l’âge de la retraite à 64 ou 65 ans.
D’où vient ce chiffre des 25 % ?
Ce chiffre est issu d’une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui porte sur l’ensemble des hommes et non sur les «travailleurs», les écarts d’espérance de vie par âge et par sexe. Michaël Zemmour est enseignant-chercheur à l’Université Paris 1. Dans un blog publié dans Alternatives économiques, il remet ce chiffre dans son contexte. Il s’agit des «25% des 5% les plus pauvres» [qui] décèdent avant 62 ans. Ce chiffre est souvent raccourci en « un quart des plus pauvres est mort avant 62 ans ».
Les cadres vivent 7 ans de plus que les ouvriers
Pour Michaël Zemmour d’autres chiffres sont plus révélateurs de cet écart entre travailleurs riches et pauvres. Il cite :
- l’écart de 7 ans d’espérance de vie entre hommes ouvriers et cadre (INSEE).
- la moitié des hommes les plus modestes de 60 ans ont 30 % de risque d’avoir moins de 10 ans de retraite (Lojkine d’après INSEE)
- les exploitants agricoles et les ouvriers sont plus de 20% à être en incapacité dès leur première année de retraite. (Aubert 2020, DREES)