Les urgences des hôpitaux sont sous tension par manque de personne et de moyen. Passer une nuit sur un brancard n’est plus rare. Mais le sur-risque de mortalité serait de 40% selon une nouvelle étude française.
No Bed night
« No bed Night » (nuit sans lit) est le titre de l’étude menée un équipe de chercheurs français. Les scientifiques de l’AP-HP, l’Inserm, les universités de la Sorbonne et Rouen Normandie ont évalué le sur-risque de mortalité pour les patients qui passaient une nuit sur un brancard à l’hôpital. Ils ont réalisé leur étude en décembre 2022 dans 97 services d’accueil des urgences en France, incluant 1.598 patients de plus de 75 ans.
Sur-risque de mortalité de 40%
Selon cette étude française, le risque de mortalité augmente de 40% quand un patient de plus de 75 ans passe un nuit sur un brancard à l’hôpital. Ce risque augmente encore si ce patient a un niveau d’autonomie limité et a besoin d’une une assistance au quotidien. «Si tous les patients de cette étude avaient pu être hospitalisés avant la nuit, on aurait évité 3% des décès», a déclaré l’un des co-auteurs.
Plus de complications après une nuit sur un brancard
L’étude fait aussi le lien entre une nuit sur un brancard et un sur-risque de complications. Ces complications sont «plus de chutes, plus d’infections nosocomiales ou d’escarres par exemple», précisent les chercheurs dans leur étude. Les facteurs qui expliquent en partie cette surmortalité, sont « le fait de ne pas dormir, ne pas avoir le suivi suffisant, car le service est surchargé, ou ne pas avoir toujours le traitement à temps», soulignent les auteurs de l’étude.
Pourquoi le patient passe une nuit sur un brancard ?
En décembre 2022, les services d’urgences subissaient «une augmentation considérable du nombre de patients à hospitaliser en urgence» entre le Covid-19, la grippe, et le virus respiratoire syncitial, justifie l’AP-HP. Le manque de soignants et le manque de lits aggravent cette situation. Les chercheurs réclament plus de moyens pour l’hôpital public.