Quand on souffre d’hypertension, mesure cette dernière à domicile offre des données essentielles aux médecins. En revanche, certaines règles sont à appliquer.
Quel intérêt de mesurer sa tension tout seul ?
L’automesure tensionnelle – ou AMT, est recommandée pour les personnes qui souffrent d’hypertension et pour qui cette dernière peut être dangereuse. La mesure de la tension est une source d’information pour les médecins, qui peuvent suivre l’évolution du patient et comprendre à quels moments de la journée la tension du malade est la plus haute.
Mesurer la tension chez soi permet d’éviter une augmentation de la tension une fois que l’on se retrouve face à un médecin ou à un infirmier, d’après la Revue médicale suisse. En effet, se retrouver face à un membre du corps médical peut faire augmenter notre tension. Ainsi, avec les bonnes mesures, le professionnel de santé peut adapter le traitement.
Comment bien mesure sa tension ?
Pour prendre sa tension correctement, trois règles de base sont à respecter. Trois mesures doivent être faites une vingtaine de minutes après le lever, ou après la prise de médicaments, espacées d’une à deux minutes. Trois autres mesures doivent être faites le soir avant d’aller se coucher, là encore, en les espaçant d’une à deux minutes. Ces mesures doivent être faites durant trois jours, mais il est recommandé de suivre les recommandations du médecin. En effet, mesurer sa tension trop souvent peut être source d’angoisse et donc l’augmenter.
Par ailleurs, pour que les mesures soient juste, il ne faut pas mesurer sa tension après un effort physique. Avant de vous y mettre, asseyez-vous quelques minutes et placez votre bras nu sur un accoudoir ou sur une table. Puis, posez le brassard entre un centimètre et deux centimètres au-dessus du coude, en plaçant votre paume vers le haut. Ne bougez pas et une fois que vous avez terminé, notez les valeurs.
Un commentaire
Vous oubliez de préciser qu’il faut aussi CORRECTEMENT placer le brassard (pas seulement le « 2 cm au-dessus du coude »). C’est-à-dire que le brassard DOIT ABSOLUMENT épouser tout le tour du bras, sans être lâche, ni serré, sinon vous obtiendrez des valeurs erronées. Car l’ajustement du brassard autour du bras induisent directement les moments où les « bruits » se localiseront sur l’échelle de mesure ! Un brassard trop serré pourrait par exemple induire un affichage de données trop élevées (et faire croire à une TA plus élevée [systole] qu’elle ne l’est en réalité). Cela peut aussi induire un décalage des données de la diastole (au dégonflage, donc) et donc d’entrainer un affichage qui peut faire penser à une tension un peu plus pincée (qui indique un éventuel autre problème de santé des artères), alors que ce n’est pas le cas…
Le tuyau du brassard DOIT aussi être correctement placé : au-dessus du bras, c’est-à-dire au niveau du pli du coude (un peu à l’image de la canule lors d’une prise de sang) (et non pas n’importe où autour du bras). Et ce tuyau ne doit pas être coincé, ni entremêlé, ni plié…
Il faut s’asseoir au-moins 10 bonnes minutes AVANT d’effectuer ses prises de TA : 1 ou 2 minutes ne suffisent pas ! Il faut avoir fait une activité « reposante », voire avoir « flemmardisé » (lire, regarder télé, rêvasser, etc, des activités physiques ou mentales PAS STRESSANTES durant au-moins une demi-heure AVANT ! Donc évitez le sport, d’avoir fait les courses, une balade, un tour en vélo, une conversation stressante, une scène de ménage, ou faire le ménage, ou trimballer des choses lourdes…. deux heures avant de prendre la TA, car cela influe sur les données ! (et toujours à la hausse, jamais à la baisse… donc c’est dans votre intérêt de vous mettre dans les meilleures dispositions possibles).
Il faut aussi absolument éviter d’être dans un environnement bruyant (la télé à fond avec un film d’action, c’est pas bon, les enfants juste à côté qui crient ou se chamaillent c’est pas bon). Il vaut même mieux éteindre ou mettre sur Mute toute source sonore : cela influence notre rythme cardiaque et notre TA ! Voilà pourquoi les médecins demandent souvent au patient DE SE TAIRE avant et pendant la prise de TA ! ce n’est vraiment pas le moment de poser des questions en rafale au médecin pendant qu’il mesure la TA ! Avec un appareil automatique, certes, contrairement au stéthoscope + brassard-poire, cet appareil arrive à mesurer les constantes en plein bruit, mais le PATIENT LUI est stressé et énervé par cet environnement non-serein et sa TA et son pouls vont forcément augmenter.
Il faut s’asseoir correctement et confortablement, sur un fauteuil ou siège, mais non « affalé » dans le canapé. L’avant-bras doit être à peu près à l’horizontale, posé et détendu. Le bras avec le brassard doit se situer à la même hauteur que le cœur.
Il est préférable de prendre une bien plus grande « série » de mesures que seulement « sur trois jours » comme prétendu par l’article !! Il suffit que vous soyez stressé par des soucis persos durant ces quelques jours, ou que vous avez une petite « période de mou » (n’avoir pas trop la pêche), pour que ces données soient faussées.
On observe parfois des variations globales (que ce soit de la TA surtout la systole, ou du pouls) sur des périodes de 3 à 5 jours, ou même sur 2 semaines…). Donc pouvoir fournir au médecin un vrai tableau avec de nombreuses données complètes, c’est beaucoup mieux pour lui pour faire le bon diagnostic (TA, pouls, date et heure de prise, quel bras (car certaines personnes ont une systole plus élevée d’un demi-point sur le bras droit, d’autres non)…
Et si UN SOIR ou UN MATIN vous avez un gros stress ou un grand énervement (clash familial ou pro), ou avez été obligé de faire de gros efforts physiques, il faut mieux « sauter » cette occurrence de mesure et donc ne pas la prendre, pour ne pas influencer la moyenne par des chiffres ponctuels qui ne reflèteraient pas la réalité… D’où l’intérêt de faire des mesures sur une dizaine de jours jusqu’à un mois (en continu ou en plusieurs phases, à votre convenance) … cela permet de sauter ou d’oublier 1 ou 2 ou même 3 occurrences sans faire bouger la moyenne totale…
Faire un tableau avec des lignes pour : l’horodatage, le n° de la prise (puisqu’il faut faire trois prises d’affilée) la série de systoles, la série de diastoles, la série de pouls (rythme cardiaque). Cela permet de faire une « moyenne journalière » (verticalement), mais aussi de faire directement une « moyenne totale » hebdo ou mensuelle (horizontalement) à partir des données individuelles brutes (plus justes et plus précises que de faire « la moyenne des moyennes »).
Différents modèles de feuilles de prises de TA se trouvent sur internet, peuvent être demandée à la sécu, ou au médecin.
Pour les fans d’Excel et de l’ordi, vous pouvez aussi vous fabriquer un tableau Excel de toutes pièces, il suffira d’abord de programmer les formules de calcul (c’est pas sorcier, c’est essentiellement des « moyennes »), puis d’entrer les données, et il se chargera de faire toutes les moyennes et totaux que vous souhaitez. Formulaire duplicable, réutilisable d’année en année, données compilables, PDFisable et envoyable au médecin, et imprimable… bref, que des avantages.