«Le sexisme et les violences sexuelles n’ont pas leur place à l’hôpital» a déclaré le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, suite à l’accusation de l’infectiologue Karine Lacombe. #Metoo à l’hôpital.
«Aucun écart ne doit être toléré!»
La parole se libère enfin à l’hôpital après l’accusation de l’infectiologue Karine Lacombe envers l’urgentiste Patrick Pelloux. Ce médecin, très médiatisé, se défend de tout harcèlement. Quoiqu’il en soit, cette intervention de l’infectiologue met en avant les violences sexuelles à l’hôpital. A tel point que le 12 avril dernier, le ministre de la Santé, a déclaré sur X (Twitter) que «le sexisme et les violences sexuelles n’ont pas leur place à l’hôpital». En ajoutant «Aucun écart ne doit être toléré!».
Un sexisme très ancré à l’hôpital
Le ministre de la Santé a annoncé, dans la foulée «réunir les associations et les professionnels de santé après des révélations sur des violences sexistes et sexuelles dans les lieux de soin». Les internes en médecine ont saisi cette occasion pour témoigner comme Emmanuel Hai, président du syndicat des internes des hôpitaux de Paris à BFMTV. «Ça fait des semaines, des mois, des années, qu’on essaye de faire sortir ça».
Hey doc, les études de médecine sont-elles sexistes ?
En 2017, l’ISNI (intersyndicale des internes en médecine) a lancé une vaste enquête intitulée «Hey doc, les études de médecine sont-elles sexistes ?». Selon cette enquête, 86 % des internes subissent le sexisme pendant leur parcours. Parmi les répondants, 34 % relèvent des «attitudes connotées» :
- contact physique ou le geste non désiré (65 %),
- la simulation d’acte sexuel (9 %),
- la demande insistante de relation sexuelle (14 %)
- le chantage à connotation sexuelle (12 %).
8 femmes sur 10 victimes de sexisme
En 2023, « huit femmes médecins sur dix affirmaient avoir été́ victimes de comportements sexistes, 30% de ces femmes ont déclaré avoir subi des gestes inappropriés ou des attouchements, 17 % des agressions sexuelles » rapporte France bleu. Ce sont les chiffres de l’association « Donner des Elles à la santé ». Depuis quelques jours, les témoignages des professionnels de santé et jeunes médecins affluent et brisent l’omerta.