Un homme de 40 ans était poursuivi pour conduite en état d’ivresse en récidive. Il n’avait pourtant pas bu une seule goutte d’alcool. Il souffre d’une maladie : le syndrome d’autofermentation alcoolique.
Quand le système digestif produit lui-même de l’alcool
Un homme de 40 ans, de nationalité belge, vient d’être relaxé par la justice après avoir prouvé que sa conduite en état d’ivresse n’était pas dû à la consommation d’alcool. En effet, il a prouvé qu’il souffrait du syndrome d’autofermentation alcoolique, une pathologie très rare. Son système digestif produit naturellement de l’alcool à partir d’aliments à haute teneur en glucides comme les pâtes, le pain ou les pommes de terre.
Trop de sucre et de levure dans l’intestin
Ce syndrome se produit seulement chez les personnes qui ont soit «un intestin raccourci soit un intestin qui ne se contracte pas assez bien», explique le Pr Laurent Beaugerie à 20 minutes. Il est gastro-entérologue à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Cette spécificité de l’intestin concerne parfois les patients atteints de la maladie de Crohn et de certaines formes sévères de diabète. Par ailleurs, il faut une taux élevé de sucre et de levures dans le gros intestin pour la production d’alcool.
Sensation d’ébriété voire d’ivresse
La personne atteinte du syndrome d’autofermentation alcoolique ressent les mêmes symptômes d’une personne ivre selon son taux d’alcool : de la légère ébriété à la confusion, troubles de l’attention et somnolence. Pour réduire ces symptômes et les risques qui en découlent, les malades régulent leur consommation de glucides et prennent des probiotiques pour limiter les levures.