La lutte contre les infections respiratoires saisonnières prend un tournant décisif. Alors que la campagne de vaccination a démarré mi-octobre, les parlementaires viennent de franchir une étape majeure dans la protection des personnes les plus vulnérables face à un virus qui provoque chaque année des milliers de décès sur le territoire national.
Une mesure sanitaire d’envergure pour 2026
Le 29 octobre dernier, un vote crucial s’est tenu en commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale. Les députés ont approuvé la création d’une base légale rendant obligatoire la vaccination contre la grippe pour certaines catégories de population particulièrement exposées. Cette disposition s’inscrit dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale prévu pour 2026.
Concrètement, cette obligation concernerait principalement deux
groupes:
– Les résidents des établissements d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes (Ehpad)
– Certains professionnels de santé exerçant en libéral
Des conditions d’application encadrées
L’obligation ne s’appliquerait pas de façon permanente mais uniquement durant la période épidémique, généralement comprise entre novembre et avril. De plus, sa mise en œuvre reste conditionnée à une recommandation formelle de la Haute Autorité de santé (HAS).
Pour les professionnels concernés, un décret en Conseil d’État viendra préciser la liste exacte des professions soumises à cette obligation. Un amendement a également été adopté pour prévoir une exception en cas de « contre-indication médicale reconnue ».
Un fléau sanitaire aux conséquences graves
Derrière cette décision, des chiffres alarmants : la grippe provoque en moyenne 10 000 décès par an en France. Cette infection respiratoire aiguë causée par le virus Influenza se caractérise par des symptômes intenses:
– Forte fièvre
– Fatigue importante
– Courbatures
– Maux de tête
Les complications peuvent être particulièrement graves pour certaines populations à risque : personnes âgées de plus de 65 ans, patients atteints de maladies chroniques, femmes enceintes, nourrissons prématurés et personnes présentant un IMC supérieur ou égal à 40.
Une couverture vaccinale insuffisante
Les données de Santé Publique France (janvier 2025) révèlent une réalité préoccupante: seuls 19% du personnel hospitalier de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris étaient vaccinés. Pour la saison 2023-2024, le taux était d’environ 25,2% pour les professionnels d’établissements médico-sociaux.
Ce faible taux de couverture vaccinale contraste avec la prise en charge à 100% par l’Assurance maladie pour les catégories à risque mentionnées précédemment.
Des réactions politiques enthousiastes
Cette avancée législative a suscité des réactions positives, notamment celle de Jérôme Guedj qui s’est réjoui de « la banalisation de l’obligation vaccinale pour les soignants », après « un long chemin ».
La campagne de vaccination contre la grippe, lancée le 14 octobre dernier, prend ainsi une nouvelle dimension avec cette future obligation qui pourrait contribuer à mieux protéger les plus vulnérables et à réduire significativement le nombre de cas graves et de décès liés à cette pathologie saisonnière.


