Selon une nouvelle étude française, les personnes vivant à la campagne « consomment » 20% de soins hospitaliers en moins que les urbains. Mais ce chiffre masque surtout une forte inégalité.
Accès à la chimiothérapie ou à la dialyse
Une nouvelle étude de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), relayée par France Bleu, observe qu’à âge et sexe égal, les ruraux « consomment » en moyenne jusqu’à 20% de soins hospitaliers en moins que les urbains. Mais ce chiffre surtout une forte inégalité d’accès aux soins. L’accès à la chimiothérapie (traitement du cancer) ou à la dialyse (en cas d’insuffisance rénale) est 30% moins élevé pour les ruraux.
Certains CHU éloignés des villages
«Plus je réside loin d’un CHU, moins je suis avantagé pour me faire opérer», souligne l’étude. D’autant plus que «habiter loin de l’offre est un facteur important de non prise en charge» tout comme «les coûts faramineux» engendrés par le transport. Le niveau d’hospitalisation en chirurgie est 8% moins élevé dans le milieu rural qu’il ne l’est en moyenne en France, ou dans les villes.
«Tout un territoire qui en souffre»
«Lorsqu’un médecin part à la retraite en milieu rural, c’est un rayon de 15km de désert médical qui se crée, et tout un territoire qui souffre», déclare Emmanuel Vigneron. Il est géographe, responsable de cette étude.
Certaines zones rurales restent avantagées
Certaines régions de France limitent la désertification médicale dans leur campagne. C’est le cas de Midi-Pyrénées, les Pays de la Loire, Lyon, Strasbourg ou Clermont-Ferrand, souligne l’étude. Le géographe explique la réussite de ces territoire dans l’accès aux soins grâce aux «grands couloirs de circulation» développés.