La moitié des personnes ayant contracté une infection sexuellement transmissible (IST) ne dit rien à leurs partenaires. Pourquoi ? Des chercheurs se sont posés la question et vous répondent.
Des IST encore taboues
Les IST pas glamours ? Ce n’est pas le premier sujet que l’on aborde lors d’une relation sexuelle. Pourtant, en parler est une marque de respect envers ses partenaires. Sauf que… Seule la moitié des gens sont honnêtes avec leurs partenaires avant un rapport sexuel en signalant une infection sexuellement transmissible (IST). Avec le risque de les contaminer. C’est le constat de chercheurs américains qui viennent de publier leur étude dans The Journal of Sex Research.
Pourquoi cacher la vérité ?
Ceux qui cachent la vérité le font par «crainte de la réaction et de la réponse du partenaire, par crainte d’être rejeté, par peur d’une rupture ou encore en raison de l’absence d’obligation» d’informer ses partenaires, rapportent les auteurs de l’étude. Car admettre avoir une IST à son conjoint alors que le couple est censé être fidèle sonne comme une preuve d’infidélité…
Risque d’infertilité chez la femme
Ne pas dire à son/sa partenaire que l’on a une IST a des conséquences sur sa santé. Notamment la chlamydia. Cette IST est souvent invisible, asymptomatique dans 80 % des cas chez la femme. Si elle ne sait pas, elle ne se fait pas dépister. Et l’infection progresse et peut développer une inflammation de l’utérus et des problèmes de fertilité. Pourtant la chlamydia se soigne bien avec un simple traitement antibiotique.
Ceux qui en parlent…
Heureusement, la moitié des personnes ont l’honnêteté d’informer leur partenaire qu’ils sont positifs à une IST. Celles qui parlent le font ainsi par «obligation morale ou encore par amour pour son partenaire», décrivent Kayley D. McMahan et Spencer B. Olmstead. Ce sont les coauteurs de l’étude. Un engagement dans le couple élevé, «la qualité de la relation, la durée de la vie commune et le sentiment de proximité étaient des facteurs importants de la divulgation», rapportent les deux auteurs.
Des dépistages gratuits et anonymes en France
En France, les dépistages des IST sont facilités : ils sont anonymes et gratuits. Il est facile de prendre rendez-vous dans un CeGIDD, dont le service fait souvent partie d’un centre hospitalier. «En 2022, 2,6 millions de personnes ont bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis», indique Santé publique France. Vous aurez également accès à des préservatifs masculins et féminins gratuits dans les CeGIDD.