Pourquoi certaines personnes se souviennent-elles de leurs rêves ? Une étude révèle les facteurs clés qui influencent la mémoire des rêves.
Au réveil, elle reste allongée quelques secondes, les yeux encore mi-clos. Elle cherche à recoller les morceaux de sa nuit. Rien. Le néant. Aucun souvenir, aucune image, aucun mot. Comme chaque matin.
Pendant ce temps, son compagnon lui raconte déjà en détail une histoire rocambolesque peuplée de lieux étranges et de personnages improbables. Pourquoi une telle différence ? Pourquoi certains se souviennent de leurs rêves et d’autres pas ?
Ceux qui rêvent en couleurs… et ceux qui ne voient rien
Il existe un monde invisible qui sépare les « rêveurs en série » de ceux qui vivent des nuits sans traces. Une frontière mystérieuse que la science commence tout juste à explorer.
Les premiers se réveillent parfois troublés par des souvenirs intenses. Les seconds n’ont qu’un léger ressenti : celui d’avoir dormi, point final.
Mais cette frontière n’est pas figée. Elle dépend de nombreux paramètres que nous ignorons au quotidien.
Sommeil léger, esprit vagabond et curiosité onirique : les secrets des bons rêveurs
Une étude menée par des chercheurs américains de l’IMT School for Advanced Studies s’est penchée sur cette question intrigante. Pendant deux semaines, 200 volontaires âgés de 18 à 70 ans ont été observés, testés, questionnés.
Leur sommeil était mesuré grâce à des montres connectées, tandis que leur relation aux rêves était analysée par des questionnaires précis.
Résultat ? Les meilleurs souvenirs de rêves appartiennent souvent à ceux qui cultivent une forme de lâcher-prise mental, ceux qui laissent volontiers leur esprit divaguer pendant la journée.
Mais pas seulement.
“Les personnes qui connaissaient des périodes de sommeil léger plus longues avaient une plus grande probabilité de se réveiller avec un souvenir de leurs rêves”, précisent les auteurs de l’étude publiée dans Communications Psychology.
Les jeunes rêvent mieux que les seniors… et au printemps plus qu’en été
Autre découverte surprenante : l’âge joue un rôle majeur. Plus les participants étaient jeunes, plus leurs rêves étaient présents et détaillés. Les plus âgés, eux, faisaient davantage ce que les scientifiques appellent des “rêves blancs”, c’est-à-dire des rêves oubliés dès le réveil.
La saison aurait aussi son mot à dire : les chercheurs ont constaté que le printemps semblait plus propice au souvenir des rêves que l’été.
Rêver est une compétence… qui s’entretient
Selon Giulio Bernardi, professeur de psychologie à l’IMT School, le souvenir des rêves est un processus complexe où plusieurs facteurs s’entremêlent : “Nos résultats suggèrent que le souvenir des rêves n’est pas seulement une question de hasard, mais qu’il reflète la façon dont les attitudes personnelles, les traits cognitifs et la dynamique du sommeil interagissent”.
Autrement dit, bien dormir ne suffit pas. Il faut aussi accepter de rêver, s’autoriser à laisser vagabonder ses pensées et accorder de l’importance à ses récits nocturnes.
La bonne nouvelle ? Cela se travaille.