Selon un groupe de 27 experts mondiaux en démence, prendre en compte 14 facteurs de risque tout au long de la vie pourrait prévenir ou retarder près de la moitié des cas de démence dans le monde.
Réduire ces facteurs de risque dès l’enfance
Les cas de démence dans le monde sont estimés à 55 millions, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La démence n’a pas de traitement curatif et le nombre de cas pourrait atteindre 139 millions d’ici 2050, en raison de l’augmentation de l’espérance de vie, selon Alzheimer’s Disease International. Réduire ces facteurs de risque dès l’enfance pourrait améliorer la santé et le bien-être des personnes âgées, indique le rapport.
Réduire les risques de démence
L’hypercholestérolémie et la perte de vision ont été ajoutées à la liste des facteurs de risque de démence, selon la Commission de la revue The Lancet, concernant la prévention et la prise en charge de la démence. Environ 7 % des cas de démence sont dus à un excès de cholestérol dès l’âge de 40 ans. 2 % sont liés à une perte de vision non traitée plus tard dans la vie. Les 12 autres facteurs de risque incluent :
- Un faible niveau d’éducation
- Les troubles auditifs
- L’hypertension
- Le tabagisme
- L’obésité
- La dépression
- L’inactivité physique
- Le diabète
- La consommation excessive d’alcool
- Les lésions cérébrales traumatiques
- La pollution de l’air et l’isolement social à un âge avancé
Ensemble, ils représentent 40 % de tous les cas de démence, les déficiences auditives, les faibles niveaux d’éducation et l’isolement social ayant l’impact le plus important, selon les experts.
Un impact à tous les stades de la vie
« Notre nouveau rapport révèle que l’on peut et que l’on doit faire beaucoup plus pour réduire le risque de démence« , déclare Gill Livingston, auteure principale de l’étude et professeure de psychiatrie des personnes âgées à l’University College London (UCL). « Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour agir, et il est possible d’avoir un impact à tous les stades de la vie ».
Si ces résultats sont prometteurs, il reste des zones d’ombre, notamment sur la manière dont certains facteurs de risque, comme l’hypertension, sont liés à la démence. « Notre base de données pourrait également être insuffisante pour saisir d’autres influences importantes sur la démence, en particulier dans les premières années de la vie et le rôle de la santé reproductive », lit-on encore.
Quelles recommandations ?
La commission de The Lancet propose des mesures pour réduire le risque de démence, telles que la stimulation mentale, l’exercice régulier, éviter l’excès d’alcool et le tabac, et porter des casques de protection lors de certaines activités. Ils insistent aussi sur l’importance d’une éducation de qualité pour tous.
« Ces résultats mettent en évidence le lien entre les habitudes quotidiennes et la santé cérébrale à long terme, et soulignent que des stratégies de santé globales, tout au long de la vie et dès le plus jeune âge, menées par les individus et soutenues par les politiques gouvernementales, peuvent avoir un impact significatif sur la prévention de la démence », déclare Sandrine Thuret, professeur de neurosciences au King’s College de Londres.
Elle souligne également l’importance du soutien public pour réduire les inégalités en matière de démence dans les pays à faible revenu et les groupes socio-économiquement défavorisés. En Angleterre, des interventions sur six facteurs de risque – le tabagisme, l’alcool, l’hypertension, l’obésité, la pollution de l’air et les traumatismes crâniens – pourraient économiser plus de 4 milliards de livres sterling en coûts de soins et prise en charge des malades, conclut Gill Livingston.