La question des trois repas quotidiens est profondément ancrée dans nos habitudes, certains spécialistes la remettent en cause, prônant des alternatives comme le jeûne intermittent ou le fractionnement des repas. Deux experts en nutrition débattent de cette norme et de ses bienfaits pour la santé.
Manger trois fois par jour aide à combler les besoins nutritionnels en protéines
Il existe une multitude de régimes aujourd’hui, allant des substituts de repas aux régimes hyperprotéinés ou végétariens, en passant par le cétogène ou la chrononutrition. Parmi ces pratiques, le jeûne intermittent – qui consiste à s’abstenir de manger pendant seize heures, souvent en profitant de la nuit – gagne en popularité. À l’opposé, d’autres prônent la prise de plusieurs collations au cours de la journée.
Laurence Plumey, nutritionniste, défend cette règle, selon BFMTV, comme un « bon compromis » pour gérer la faim, affirmant que l’estomac se vide en trois ou quatre heures. Elle souligne aussi que manger trois fois par jour aide à combler les besoins nutritionnels en protéines, fibres, minéraux, et lipides. Réduire les repas, selon elle, augmente le risque de carences. Sa recommandation : ne pas sauter de repas sans compenser les apports nutritionnels manquants, surtout pour le petit-déjeuner, qui doit fournir 20 % des besoins quotidiens.
Concentrer ses repas sur huit heures
Elle approuve la prise d’une collation légère dans l’après-midi, mais met en garde contre les excès de grignotage, qui peuvent sursolliciter le système digestif et mener à des choix alimentaires peu sains. Elle réserve la pratique des repas fractionnés aux personnes avec des besoins spécifiques, concluant que trois repas équilibrés par jour restent la meilleure option pour une bonne santé.
À l’inverse, Anthony Berthou, spécialiste en micronutrition, considère que la règle des trois repas est davantage une norme culturelle qu’un impératif scientifique. Pour lui, l’essentiel réside dans la durée de la prise alimentaire. Il recommande le modèle du jeûne 16/8, qui consiste à concentrer ses repas sur huit heures et à jeûner durant seize. Selon lui, cela permet de réguler l’insuline, de limiter l’inflammation et de maintenir un poids sain.
Toutefois, il admet que ce modèle peut être difficile à intégrer dans un rythme de vie moderne. Il souligne que ce type de jeûne doit s’accompagner d’une alimentation équilibrée, rappelant que mal choisir ses repas annule les bienfaits du jeûne.